Cessez-le-feu: Washington place la balle dans le camp libanais

Les États-Unis ont désormais placé la responsabilité du cessez-le-feu dans le sud du Liban sur le président du Parlement, Nabih Berry. C’est manifestement ce qui ressort de l’entretien téléphonique entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et M. Berry, ainsi que des déclarations d’Amos Hochstein, conseiller principal du président américain, faites aux médias libanais, et de ses échanges avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

D’après des sources à Washington, l’administration américaine cherche à dissiper tout doute concernant les intentions du Hezbollah vis-à-vis de l’application de la résolution 1701. En effet, les États-Unis s’interrogent sur la possibilité que les actions actuelles ne soient en réalité qu’une manœuvre orchestrée par Nabih Berry, visant à obtenir un cessez-le-feu assorti d’accords formalisés permettant au Hezbollah de rétablir la situation antérieure au 8 octobre 2023.

De plus, l'administration américaine exprime des doutes quant à la détermination libanaise à appliquer cette résolution. En conséquence, elle cherche à intensifier la pression et à accélérer les négociations indirectes avec la République islamique d'Iran, dans l'objectif de parvenir à un accord concernant à la fois la réponse israélienne face à l'Iran et le cessez-le-feu, tout en mettant en œuvre la résolution 1701. Cependant, ces pourparlers n'ont pas encore abouti, bien qu’ils se poursuivent.

À en croire ces sources, Washington s’interroge sur la stratégie de Nabih Berry et du Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui semblent promouvoir l’idée d'une adhésion à l'application de la résolution 1701, alors qu’aucun responsable du Hezbollah ne s’est prononcé sur sa mise en œuvre, se limitant à exiger un cessez-le-feu, laissant la discussion sur d'autres questions en suspens. Les Américains sont conscients que, pour le Hezbollah, «plus tard» n’est qu’une illusion. Une fois la guerre achevée, le groupe retournera à sa stratégie de défense, opérant de manière entièrement indépendante de l'État sur l’ensemble du territoire libanais.

Selon ces mêmes sources, la mise en œuvre de la résolution 1701 implique l'absence d'armes et de groupes armés au sud du Litani, à l'exception des forces armées légitimes, soit l'armée libanaise. Ainsi, toute proposition de cessez-le-feu crédible doit s'articuler autour de ce postulat, plutôt que sur de simples déclarations médiatiques du Hezbollah réclamant un cessez-le-feu. En l'absence d'un engagement libanais ferme pour créer cette zone tampon, Israël poursuivra ses opérations militaires. Il en est de même pour le Hezbollah, qui maintiendra ses actions tant que l'Iran n’aura pas dissocié le front libanais de celui de Gaza, et continuera à soutenir le Hezbollah, le bras exécutif armé de ses velléités régionales.

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