Aucune perspective politique ou diplomatique ne semble, pour l'instant, pouvoir aboutir à un cessez-le-feu, que ce soit au Liban ou à Gaza, où les bombardements israéliens se poursuivent sans relâche depuis un an. Le nombre de victimes a dépassé les 45.000, et les destructions ont ravagé toutes les infrastructures, touchant notamment les hôpitaux, les écoles, les universités, ainsi que les centres culturels, religieux et même les terres agricoles.
Quelles que soient les corrélations entre le front libanais et celui de Gaza, il apparaît, à en juger par la plupart des indicateurs, que le Hezbollah cherche désormais à obtenir un cessez-le-feu. Ce besoin de répit s’explique par les lourdes pertes subies, notamment l’assassinat de son secrétaire général, Hassan Nasrallah, figure centrale du mouvement pro-iranien depuis le début des années 1990.
À cet égard, les propos de Naïm Qassem, le numéro 2 du Hezbollah, au sujet du cessez-le-feu, sont clairs: le Hezbollah souhaite mettre fin à la guerre rapidement. L'absence de référence à Gaza dans ce contexte suggère qu'il est désormais possible de dissocier les deux fronts. Cette hypothèse a été corroborée par les déclarations d’un député du Hezbollah lors d'une interview sur une chaîne satellite arabe.
Il est évident que la situation au Liban est complexe, et il est clair que les frappes ne s’arrêteront pas de sitôt. Le pays, à travers son gouvernement et ses instances politiques, diplomatiques et populaires, appelle à un cessez-le-feu. Toutefois, Israël accédera-t-il à cette demande? Quels facteurs pourraient réellement l'inciter à le faire à ce stade, alors qu'il bénéficie d'un soutien américain pour poursuivre ses opérations militaires, accompagné de vœux «timides» visant à prendre en compte la situation des civils? Par ailleurs, près de deux mille personnes ont été tuées au Liban en seulement deux semaines de bombardements israéliens. Où se trouve donc cette prise en compte des civils?
Certes, le Hezbollah répond militairement en ciblant des zones telles que le doigt de Galilée, Haïfa et d'autres régions, tout en contrant les tentatives répétées d'offensives terrestres israéliennes. Cependant, cela ne signifie pas qu'Israël manquera cette «opportunité» de se libérer des préoccupations causées par le Hezbollah au fil des ans.
Néanmoins, rien ne garantit que ces efforts soient couronnés de succès, bien qu'Israël ait infligé des coups durs au Hezbollah ces dernières semaines, notamment à travers l'explosion de bipeurs et de talkies-walkies piégés, l’assassinat de hauts responsables du groupe, y compris son secrétaire général, et le bombardement de la banlieue sud de Beyrouth, principal bastion du Hezbollah et siège de ses institutions financières, sécuritaires, médiatiques et sociales.
Par ailleurs, les habitants du nord d'Israël n'ont toujours pas regagné leurs foyers. De nombreux déplacés se retrouvent désormais dans des zones auparavant épargnées par les bombardements avant l'escalade de la guerre israélienne contre le Liban, et leur nombre atteint des dizaines de milliers. Les conditions d'hébergement en Israël contrastent fortement avec le chaos régnant actuellement au Liban, un désordre qui risque de s'aggraver et de perdurer en raison de la prolongation du conflit.
Il est évident que la solution ne pourra pas être uniquement militaire. La diplomatie devra jouer un rôle crucial pour établir un cessez-le-feu, notamment en réactivant la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce défi est complexe, et il est fort probable que les efforts pour y répondre prendront du temps. En substance, la guerre au Liban s'annonce longue!
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