A Istanbul, Scholz et Erdogan affichent l'unité pour masquer leurs désaccords
Cette photo prise et diffusée par le service de presse de la présidence turque le 19 octobre 2024 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (à droite) serrant la main du chancelier allemand Olaf Scholz lors de leur rencontre au bureau présidentiel de Dolmabahce à Istanbul. ©Service de presse de la présidence turque / Bureau de presse de la présidence turque / AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué samedi les "efforts" de coopération de son "cher ami" le chancelier allemand Olaf Scholz, malgré leur désaccord persistant sur la guerre d'Israël à Gaza.

Le chancelier, dont c'était la deuxième visite en Turquie depuis son entrée en fonction, refuse le terme de "génocide" usité par le président turc et maintient que "Israël a le droit de se défendre et doit respecter le droit international".

"Les possibilités d'un cessez-le-feu doivent maintenant être exploitées avec la libération des otages (aux mains du) Hamas", a-t-il insisté.

"Plus de 50.000 personnes ont été tuées, sans distinction entre les enfants, les femmes et les personnes âgées", a fait valoir en retour M. Erdogan qui a justifié la procédure lancée pour "génocide" contre Israël devant la Cour internationale de justice.

En revanche le chef de l'Etat turc a salué les "efforts" du chancelier pour lever les restrictions allemandes à la fourniture d'armements à la Turquie.

Ankara espère des avancées sur l'achat de 40 avions de combat Eurofighter Typhoons pour pallier les retards de livraison des chasseurs américains F-16, dont la vente a été approuvée par Washington au début de l'année.

"La Turquie est membre de l'OTAN et c'est pourquoi nous prenons toujours des décisions qui conduisent à des livraisons concrètes" a indiqué le chancelier, assurant que "le gouvernement britannique fait avancer (le projet) pour lequel les négociations ont maintenant commencé".

La livraison des Eurofighters implique que les quatre pays européens associés pour leur construction soient d'accord - Royaume Uni, Allemagne, Italie et Espagne.

"Nous avons rencontré par le passé certains problèmes. J'apprécie vraiment les efforts de mon cher ami Scholz pour trouver des solutions à ces problèmes", a insisté M. Erdogan.

Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, Berlin a récemment donné son feu vert à d’importantes livraisons d’armes à Ankara, dont des missiles antiaériens, pour une valeur de plusieurs centaines de millions d’euros.

Un net changement de cap alors que l’Allemagne avait considérablement réduit ses exportations d’armes après l’offensive turque en Syrie en 2016.

L'Allemagne accueille la plus grande diaspora turque au monde, environ trois millions de personnes. Et leurs relations commerciales ont atteint les 50 milliards de dollars, a précisé samedi M. Erdogan. Espérant les "porter à 60 milliards".

 

Avec AFP

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