Hachem Safieddine, le potentiel successeur de Nasrallah, tué par Israël
Le chef du Conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, assiste aux funérailles des membres de la formation pro-iranienne dans la banlieue sud de Beyrouth le 18 septembre 2024. ©(Photo by ANWAR AMRO / AFP)

Probablement tué dans une frappe israélienne sur Dahyié (banlieue sud de Beyrouth) le jeudi 3 octobre, Hachem Safieddine, dont le corps a été retrouvé le mardi 22 octobre, était une figure influente au sein du Hezbollah. Né en 1964 à Deir Qanoun Al Naher, au Liban-sud, il était le cousin maternel du secrétaire général de la formation pro-iranienne, Hassan Nasrallah.

Dans les années 1980, M. Safieddine étudie la théologie à Najaf, haut lieu de l’Islam chiite en Irak, puis à Qom, en Iran. Il entre au sein du Hezbollah au début des années 1990, sur la demande de son cousin, qui vient tout juste d’en reprendre la direction. Néanmoins, selon le Département d’État américain, ses liens avec la formation remonteraient à sa fondation, en 1982.

Il y connaît une ascension rapide : d'abord placé à la tête des activités du parti à Beyrouth, il prend ensuite la tête du Conseil du Jihad, chargé de l'activité militaire du Hezbollah, et devient membre du Conseil de la Choura, responsable de la planification, de la gestion et de la mise en œuvre de la politique de l'organisation dans tous les domaines.

En 1998, M. Safieddine est promu responsable du Conseil exécutif du Hezbollah, chargé de superviser les activités sociales, économiques et politiques de l’organisation. Cette nouvelle promotion le place parmi les membres les plus importants de cette dernière.

Une position renforcée par sa proximité avec les caciques du régime iranien. Son frère Abdallah est notamment le représentant du Hezbollah en Iran depuis les années 1980 – au moment même où Hachem y étudiait.

Autre exemple, en juin 2020, son fils Sayyed Reza Hashem Safieddine épouse Zeinab Soleimani… fille de l'ancien commandant de la Force al-Qods, la branche chargée des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien, Qassem Soleimani. Celui-ci avait alors été assassiné quelques mois plus tôt, en janvier 2020.

Cette proximité avec l’Iran a largement contribué à sa désignation en tant que successeur de son cousin, dans l’hypothèse où celui-ci venait à mourir. Sa candidature avait alors été appuyée par la République islamique. Cette "nomination" laisse certains observateurs penser que ce serait en réalité lui le véritable numéro 2 du Hezbollah, et non Naïm Qassem, le numéro deux sur le plan politique.

En 2017, son nom est inscrit sur la liste terroriste du Département d'État américain. En parallèle, il devient l’objet de sanctions de la part de Washington.

Bien que Hachem Safieddine ait été rarement présent sur la scène médiatique internationale, il a joué un rôle essentiel dans la gestion interne du Hezbollah, ainsi que dans sa relation avec les autres forces politiques de l’axe pro-iranien. Sa discrétion et son pragmatisme lui ont valu une réputation de gestionnaire efficace et d’idéologue fidèle à la ligne de conduite du mouvement.

D’autre part, ses talents d’orateur étaient reconnus par ses pairs, sachant qu’il possédait les mêmes tics de langage que son cousin sur le plan orthophonique. Une ressemblance accentuée par sa ressemblance physique avec ce dernier… Autant de points qui lui auraient assuré la succession à la tête du Hezbollah.

 

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