Le Liban, déjà fragilisé par des crises économiques et politiques, subit désormais les conséquences dévastatrices du conflit militaire entre le Hezbollah et Israël. Cette guerre a plongé la majorité des secteurs du pays dans une situation critique, entraînant des pertes considérables.
Le Liban, déjà fragilisé par des crises économiques et politiques, subit désormais les conséquences dévastatrices du conflit militaire entre le Hezbollah et Israël.
Cette guerre a plongé la majorité des secteurs du pays dans une situation critique. Que ce soit l'infrastructure, le secteur privé, le secteur agricole, l’énergie, l’eau ou encore le commerce, aucun domaine n'a été épargné. L’impact terrible de la guerre sur ces secteurs exacerbe les difficultés auxquelles le Liban était déjà confronté et rend la reconstruction et la stabilité d'autant plus incertaines.
Les pertes économiques du Liban pourraient atteindre les vingt milliards de dollars, soit 70% du PIB de 2023. À noter que le PIB du Liban est passé de 54,9 milliards de dollars en 2018 à 17,9 milliards de dollars en 2023.
Les Nations unies, notamment, prévoient que la guerre entre Israël et le Hezbollah va engloutir 9% du PIB, avec une aggravation des hostilités et des répercussions économiques dépassant celles de la guerre de 2006.
Le secteur privé a estimé ses pertes, à ce jour, à 10 milliards de dollars, selon un membre des organismes économiques. De plus, 50.000 entreprises privées ont été détruites, soit 60% du total.
Pour ce qui est des bâtiments endommagés à cause des bombardements, l’enveloppe serait d’environ un milliard de dollars par mois.
Concernant le secteur de l’éducation, sur les 1.200 écoles publiques du Liban, 500, soit environ la moitié, ont été transformées en refuges pour les déplacés, tandis que 500 autres écoles publiques et 600 écoles privées ont été fermées parce qu’elles se situent dans des zones en guerre.
Le secteur de la restauration, lui, fait état d’une baisse du chiffre d’affaires de 90%, ce qui le met en danger, a averti le vice-président du Syndicat des restaurateurs, Khaled Naha, soulignant que les pertes augmentent quotidiennement. Selon lui, les chiffres sont “hallucinants”. Il a rappelé que le secteur emploie un nombre important de Libanais et se demande jusqu’à quand les salaires pourront être versés.
Du côté du secteur de l’Énergie et de l’Eau, le ministre sortant, Walid Fayad, a indiqué que les dégâts résultant des bombardements israéliens s'évaluent à 440 millions de dollars. Il a souligné avoir identifié pour le secteur de l’eau un besoin de 161 millions de dollars et pour celui de l'électricité, de 311 millions de dollars.
Par ailleurs, selon un rapport établi par le ministère des Télécommunications, les dégâts subis par Ogero et les opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch des suites de la guerre en cours s’élèvent à environ 67 millions de dollars.
En ce qui concerne le secteur agricole, des sources au ministère de l’Agriculture indiquent que les pertes se chiffrent à “plus de 2,5 milliards de dollars”. Ils insistent toutefois sur le fait qu’il s’agit d’une estimation théorique puisque la guerre n’a pas pris fin. Les attaques israéliennes contre le Liban-Sud et la Békaa, notamment, ont détruit 68% des terres cultivées, déplaçant des milliers d’agriculteurs et perturbant les chaînes de production agricole. La situation s’aggrave avec une forte dépendance aux importations agricoles.
Le secteur de la volaille aussi a subi d’importantes pertes, principalement à cause de la baisse des prix du poulet, devenus inférieurs au coût de production, mais aussi à cause de l’interruption du travail des fermes dans le Sud et dans la Békaa.
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