Les Rencontres d'Averroes se tiendront à Marseille du 21 au 24 novembre, réunissant intellectuels et artistes autour de la Méditerranée. Au programme : débats sur la guerre, la culture et l’avenir de cette région complexe et tourmentée.
Face à la spirale guerrière qui emporte Israël, Gaza et le Liban, les nouvelles Rencontres d'Averroes, qui se tiendront à Marseille (sud de la France) du 21 au 24 novembre, tenteront d'imaginer le futur de la Méditerranée avec des historiens, écrivains, philosophes et musiciens.
"Par temps de tempête, les idées ont besoin d'un havre, d'un port assez abrité pour qu'elles puissent s'écouter, s'échanger, se nourrir les unes des autres", a souligné le collectif chargé de l'organisation de cette version renouvelée d'un événement réunissant chaque année depuis 31 ans des milliers de participants à Marseille, deuxième ville de France, bordant la Méditerranée.
Une des trois grandes tables rondes, avec un millier de spectateurs attendus, se penchera sur la Méditerranée, "échiquier où le jeu est dangereux et où les pièces ne sont ni blanches ni noires". L'historien David Abulafia, professeur émérite d'histoire de la Méditerranée à l'université de Cambridge, et la professeure de droit tunisienne Jinam Liman y participeront.
Le conflit entre Israël et Gaza marquera ces rencontres auxquelles les organisateurs ont invité Sadia Agsous, professeure de littérature et spécialiste des cultures arabes et hébraïques, qui étudie comment certains écrivains passent d'une langue à l'autre.
"C'est une autre façon de penser l'avenir, et l'espoir aussi peut-être", a souligné Julien Loiseau, historien à l'Université Aix-Marseille et l'un des organisateurs.
Le philosophe français Pierre Zaoui de l'Université Paris Cité "aidera aussi à penser face à la catastrophe" lors d'une table ronde intitulée "Sentinelle", a précisé Chloé Cambreling, l'une des co-organisatrices. Dans une tribune récente dans Le Monde, le philosophe rappelait "qu'il n'y a ni héros ni martyrs dans un tel conflit, seulement des victimes de la barbarie de leurs politiques".
L'ancien ministre libanais de la Culture et ex-émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, livrera son regard sur la région lors d'un "grand entretien" public le samedi 23 novembre.
La créativité des artistes méditerranéens sera également à l'honneur, avec la poétesse marocaine Rim Battal, accompagnée du groupe Syqlone qui mêle électro et sonorités du chaâbi algérien.
Le 22 novembre, une création permettra de redécouvrir Le Prophète de Khalil Gibran, 100 ans après sa création, à travers des dessins projetés sur scène de l'illustratrice Zeina Abirached, accompagnés par la chanteuse Tania Saleh.
Avec AFP
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