L'Irak condamne l'utilisation de son espace aérien pour une frappe israélienne
Le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein, le 18 octobre 2024. © Michal Cizek / AFP

L'Irak a annoncé lundi avoir officiellement protesté auprès de l'ONU contre l'utilisation selon lui par Israël de son espace aérien pour frapper l'Iran voisin, condamnant une "violation flagrante" de sa souveraineté.

Dans une lettre de protestation au secrétaire général de l'ONU et au Conseil de sécurité, l'Irak "condamne la violation flagrante perpétrée par l'entité sioniste dont les avions ont violé l'espace aérien et la souveraineté de l'Irak, utilisant l'espace aérien irakien pour mener une attaque contre l'Iran le 26 octobre", selon un communiqué du porte-parole du gouvernement, Bassim Alawadi.

Les autorités vont également contacter le partenaire américain, un allié d'Israël, "au sujet de cette violation".

Samedi avant l'aube, l'armée israélienne a mené une attaque aérienne ciblant des sites militaires en Iran, dans un contexte régional explosif, exacerbé par les guerres menées par Israël contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

Alliées de l'Irak et des États-Unis, ennemis jurés, les autorités irakiennes sont engagées dans un délicat exercice d'équilibriste pour éviter à leur  pays de plonger dans la guerre.

Si le gouvernement est étroitement lié à Téhéran, il entretient aussi un partenariat stratégique avec Washington, qui a des troupes déployées en Irak dans le cadre d'une coalition internationale antijihadistes.

Mais il y a aussi des factions armées irakiennes pro-Iran, à la rhétorique va-t-en-guerre, qui ont revendiqué des dizaines de tirs de roquettes et frappes de drone contre les troupes américaines, en Irak et en Syrie. Et qui lancent désormais des drones sur Israël, même si les dommages infligés restent rares et le plus souvent mineurs.

Dimanche, l'une de ces factions, les Kataëb Hezbollah, ont fustigé l'usage de l'espace aérien irakien lors de l'attaque israélienne contre l'Iran, y voyant un "dangereux précédent".

Evoquant une complicité des Américains "qui dominent les cieux irakiens", menaçant aussi Israël, le mouvement a dit qu'ils devront "payer le prix" "en temps et lieu" opportuns.

"Après avoir osé (agir) contre l'Iran, ils oseront certainement contre l'Irak, s'ils ne paient pas un lourd tribut à leur agression."

 

Avec AFP

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