Jamais les rues de la Békaa, dans le périmètre de Baalbeck et des villages alentour, n’ont été autant embouteillées. Par milliers, les habitants de l’antique Heliopolis, ainsi que d’autres localités, dont notamment Douris et Aïn Bourday, fuyaient vers des zones plus sûres, à la suite de l’avertissement que leur a adressé le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichaï Adraae. Deir el-Ahmar et plusieurs autres localités plus au nord de la Békaa, ont déjà accueilli un grand nombre de familles qui cherchaient un abri. D’autres se dirigeaient vers le caza de Bcharré, via la route de Aïnata el-Arz.
La funeste carte associée, comme toujours, à l’avertissement d’Adraee, sur son compte X, montre, en rouge, que toute la ville antique est dans le viseur de la machine de guerre israélienne.
Le patrimoine archéologique, architectural et culturel de Baalbeck, quoique bénéficiant d’une protection internationale, est en grand danger, ses sites n’étant nullement à l’abri des frappes de l’armée israélienne.
Ce danger ne semble pas émouvoir outre mesure le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, nommé par le Hezbollah au sein du gouvernement Mikati, et qui reste aux abonnés absents.
Ni les frappes contre Tyr, une autre cité antique, au Liban-Sud, ni celles de lundi contre Baalbeck n’ont ému celui qui est très loquace dès qu’il s’agit de vanter la résistance et ses “exploits”. Ce même ministre, qui n’a pas bougé le petit doigt, ne serait-ce que dans la forme, pour assurer une protection internationale accrue au patrimoine historique du Liban, avait lui-même ordonné en novembre 2023 le retrait du “blue shield” qui couvrait une partie de la citadelle. Depuis le début et l’exacerbation de l’offensive israélienne, il n’a évidemment pas songé à le réinstaller. Peut-être que pour lui, il s’agit simplement d’un amas de pierres.
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