Le nouveau secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé son engagement à poursuivre la même politique que son prédécesseur, Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre dernier, dans un discours excessivement répétitif. Des répétitions censées surtout justifier l’injustifiable: une guerre lancée sur décision d’un pays tiers, au profit d’un groupe tiers, le Hamas palestinien, en conflit militaire avec une tierce puissance, mais à partir du territoire libanais, qui subit toutes les conséquences dévastatrices de cette malheureuse aventure.
Pendant qu’il parlait, l’aviation militaire israélienne s’acharnait sur la ville historique de Baalbeck et les villages alentour, dans un message on ne peut plus clair à la formation pro-iranienne. Mais Naïm Qassem, terré dans on ne sait quel ghetto, s’étendait sur “les sacrifices” associés à la guerre “existentielle” qu’il dit mener “pour protéger le Liban”.
Encore une fois, de toute sa litanie, deux idées peuvent être retenues: celle de son maintien de “la voie politique, jihadiste, culturelle” de Hassan Nasrallah et du “plan de guerre” de ce dernier; et celle en rapport avec un éventuel cessez-le-feu. Naïm Qassem a dit que sa formation était prête pour une guerre de longue durée. “Nos combattants peuvent tenir plusieurs jours, semaines, voire des mois sur le terrain”, a-t-il fait valoir, avant d’ajouter: “Nous ne mendions pas un cessez-le-feu. Cependant, si les Israéliens en décident, nous l’accepterons, mais sur base des conditions que nous jugerons appropriées.” Selon lui, aucune avancée n’a été enregistrée sur ce plan. Il a commenté en ces termes les négociations en cours pour une trêve: “beaucoup de bruit pour rien”, tout en réaffirmant l’étroite coordination, au niveau des pourparlers, avec le président de la Chambre, Nabih Berry, “qui s’exprime en notre nom”.
Pour le reste, il a répété presque mot par mot ce qu’il avait déclaré dans son précédent discours, le 15 octobre, avec la même langue de bois, s’étendant sur “les projets expansionnistes israéliens” dans la région et “les violations israéliennes continues contre la souveraineté libanaise”. Le tout, ponctué d’un procès d’intention: “Avec les Américains, Tel-Aviv préparait un plan d’attaque contre le Liban, lequel, en dépit de réserves américaines et de divisions au sein du cabinet israélien, allait de toute façon être exécuté”, a-t-il lancé. Tout cela, pour justifier l’ouverture du funeste front de soutien avec le Hamas, dont le seul exploit a été de plonger le Liban dans une spirale inextricable de violence et de destruction.
Le front de soutien, “une inspiration”
“On ne pouvait pas les laisser faire. Nous avons réussi à casser les idées israéliennes et barrer la voie aux attaques qui auraient pu se produire à un moment donné”, a-t-il dit, situant les hostilités en cours au Liban et à Gaza, dans le cadre d’“une guerre internationale, israélienne, européenne et américaine”. “Nous ne pouvions pas assister en spectateurs au massacre qui se produisait à Gaza. Si nous n’avions pas fait face aux Israéliens, ces derniers nous auraient contrôlés”, a ajouté celui pour qui le front de soutien avec le Hamas, était “une inspiration”.
Encore une fois, il a poussé la désinformation jusqu’à prétendre que l’Iran “n’a rien à voir dans tout ce qui se passe”. “Nous ne combattons à la place de personne ni en faveur d’un projet quelconque. Nos combattants sont tous des Libanais qui veulent protéger le pays”, a-t-il avancé. Selon lui, la guerre dans laquelle sa formation est engagée contre Israël est le fruit d’une décision “libanaise”. Naïm Qassem a ainsi réduit le Liban au Hezbollah, éclipsant, en quelques mots, la grande majorité des Libanais qui ne voulaient pas de cette guerre et qui, jusqu’aujourd’hui, considèrent qu’ils n’ont rien à voir avec celle qui a éclaté le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas.
Évoquant le terrain, il a rassuré, de manière toujours répétitive, sur la recomposition du directoire de sa formation, se félicitant des pertes qu’elle inflige, selon lui, aux Israéliens, “qui perdent en moyenne trois hommes par jour, sans compter les nombreux blessés”.
“Notre résistance est légendaire. Le Hezb frappe de manière très étudiée et parvient, en dépit de la présence continue des avions israéliens dans le ciel libanais, à lancer des roquettes et des drones contre Israël”, a-t-il poursuivi, assurant que ce pays “ne va pas pouvoir remporter une victoire”.“Nous avons même réussi à lancer un drone contre la chambre à coucher de Benjamin Netanyahou”, le Premier ministre israélien, s’est-il vanté, en insistant sur le fait que le combat du Hezb “est honorable, puisque seuls les militaires sont visés alors que les Israéliens ciblent les civils”.
“Nous allons sortir de cette guerre victorieux, comme en 2006. Même dans vos rêves, vous n’allez pas nous voir vaincus”, a-t-il dit, s’adressant en particulier à l’ambassadrice des États-Unis, Lisa Johnson.
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