Le mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, a eu un entretien en tête-à-tête, samedi à Dar el-Fatwa, avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, avant le début de la réunion du Conseil supérieur islamique chérié. À l’issue de cette rencontre, M. Mikati s’est félicité de l’unité du peuple libanais et de son esprit de solidarité. Il a souligné que le mufti a insisté, dans le cadre de leur entretien, sur la nécessité d’une unification des rangs.
À deux jours du sommet arabo-islamique du 11 novembre auquel prendra part le chef de l’Exécutif à Riyad, les rencontres sunnito-sunnites se multiplient. M. Mikati, qui représente le Liban, s’efforce de renforcer sa position politique, de se présenter comme une figure de référence non seulement au sein de la communauté sunnite libanaise, mais aussi comme un leader national prêt à assumer un rôle central dans la phase postconflit militaire et à diriger un éventuel futur gouvernement.
Avant son départ, M. Mikati a tenu une réunion avec les députés sunnites du Liban, qu'il a convoqués à une rencontre au Grand Sérail, en présence du mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane. Bien que 24 députés aient répondu positivement à son appel, trois ont refusé, dont deux pour des raisons de principe, rejetant une réunion à caractère confessionnel. Cette démarche est perçue comme un moyen pour M. Mikati de se positionner comme un leader rassembleur de la communauté sunnite, un objectif qu'il semble avoir atteint partiellement.
Pour ce faire, le Premier ministre du gouvernement intérimaire mise notamment sur le soutien des forces politiques sunnites avec lesquelles il s’entretient depuis plusieurs jours, mais aussi sur celui de plusieurs factions politiques chrétiennes. C’est du moins l’impression qui s’est dégagée au lendemain de la visite au Grand Sérail des anciens présidents de la République Amine Gemayel et Michel Sleiman et de l’ex-Premier ministre Fouad Siniora, qui ont félicité, mercredi dernier, M. Mikati pour ses récentes prises de position face à l’ingérence iranienne, Téhéran jouant le rôle de chef d’orchestre dans la guerre entre israélien et son bras armé militaire au Liban, le Hezbollah.
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