L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a eu l’effet d’un tsunami. Il a désormais la possibilité de résoudre les conflits mondiaux, comme il l’avait promis durant sa campagne électorale: “Je vais résoudre les crises causées par l’administration Biden-Harris. Je vais mettre fin à la souffrance et à la destruction au Liban et je rétablirai la paix dans la région dans les plus brefs délais.”
Il a adressé un message à la communauté libanaise dans ce sens: “Vos proches au Liban méritent de vivre en paix et en harmonie avec leurs voisins et cela peut être atteint au moyen de la paix. Je suis impatient de travailler avec vous pour garantir la sécurité et la paix au grand peuple libanais.”
Selon un expert diplomatique, les promesses de Trump ne sont pas dénuées de fondement. Il possède en effet la capacité de trouver des solutions aux crises. Sa victoire a marqué un retournement décisif, surpassant Harris aussi bien au vote populaire que dans le collège électoral, obtenant ainsi la majorité au Sénat, le contrôle de la Chambre des représentants et une grande influence à la Cour suprême.
Partant, Trump pourrait mettre fin aux guerres en Ukraine et au Moyen-Orient et parvenir à une solution juste et durable concernant la question palestinienne, notamment par la création d’un État palestinien indépendant.
Selon des sources bien informées, la nouvelle administration pourrait tirer parti de l'expérience d’Amos Hochstein et le maintenir dans ses fonctions pour établir une trêve de 60 jours, conformément à la proposition américano-française visant à élire un président, déployer l'armée au Liban-Sud et mettre en œuvre la résolution 1701.
En prévision de l'arrivée de Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a limogé le ministre de la Défense, Yoav Gallant, le remplaçant par le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz. Ce changement fait partie d’un plan visant à éradiquer les bras armés de l’Iran dans la région, à commencer par le Hezbollah au Liban.
Dans ce contexte, des médiateurs libanais aux États-Unis ont transmis un message verbal de Trump à l'Iran, indiquant qu'il était prêt à ouvrir un nouveau chapitre avec Téhéran, à condition que ce dernier cesse ses activités nucléaires. En effet, Trump a promis de ne pas nuire aux affaires internes de l’Iran, sous réserve que ce dernier cesse ses ingérences dans les affaires des pays voisins. L’Iran devra également se retirer de l’axe anti-américain.
Selon les cercles proches de Trump, ce dernier disposerait d’un plan de solution définitive pour la crise au Moyen-Orient, sous réserve que l’Iran coopère; en substance, il s’agirait du projet des accords d’Abraham.
Selon des sources diplomatiques, à la veille des élections américaines, Biden avait envoyé un message à l'Iran affirmant qu'un effort serait fait après les élections pour instaurer un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, et demandant à Téhéran de ne pas entraver le processus.
À la lumière de ces informations, des sources anticipent le retour de Hochstein. Pendant ce temps, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a déplacé la confrontation avec Israël de la sphère militaire vers une dimension religieuse et idéologique, rendant ainsi les négociations plus complexes. Contrairement aux rumeurs, il n’a pas dissocié le Liban de Gaza et ne s’est pas aligné sur l’initiative politique du président Nabih Berry. Ses propos sont plutôt en phase avec ceux du guide suprême iranien Khamenei, qui a déclaré que “le Jihad au Liban, à Gaza et en Palestine se poursuivra et aboutira inévitablement à la victoire”.
D’un autre côté, Netanyahou bouleverse la dynamique de son conflit avec le Liban pour imposer ses objectifs. Dans ce cadre, et selon des sources diplomatiques occidentales, un ultimatum a été lancé au président Bachar el-Assad lui demandant de répondre à une liste d’exigences en vue d’une normalisation avec Israël.
Malgré des relations tendues avec Israël, la France tente de raviver la proposition américano-française de cessez-le-feu avant l’arrivée de Trump. Parallèlement, les ambassadeurs du Quintette se mobilisent pour rencontrer les responsables et les acteurs politiques afin de faire avancer l'échéance présidentielle, tout en soutenant un effort américain pour instaurer un cessez-le-feu.
Selon des sources diplomatiques, le Quintette aurait adressé un message clair au duopole Amal-Hezbollah et à l'opposition, les exhortant à élire un président rapidement conformément à la Constitution, sans conditions préalables, telles que des pourparlers, un cessez-le-feu ou un consensus. Il leur est également demandé de s'engager à appliquer l'accord de Taëf, rejetant toute révision inspirée de l'accord de Doha de 2008, qui avait dénaturé l'esprit de Taëf en transformant la parité en une tripartition et en introduisant le tiers de blocage ainsi que le concept du ministre roi, entre autres.
Un diplomate occidental déclare que “Doha ne se reproduira pas. L’arrivée de tout président consensuel, répondant aux exigences du duopole Amal-Hezbollah, signifierait que le Liban restera sous la tutelle de l’Iran. Le Liban doit se libérer de cette emprise et redevenir un État indépendant, souverain et maître de ses décisions”.
L’action du Quintette pourrait s’intensifier pour élire un président qui mettrait en œuvre la résolution 1701 et superviserait le déploiement de l’armée au Liban-Sud avant le 20 janvier, date de l’investiture de Trump. Ce scénario réussira-t-il ou faudra-t-il attendre le printemps prochain, après l'arrivée de Trump au pouvoir, pour parvenir enfin à une issue?
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