Barrack: Sans position claire, le Liban risque de devenir un champ de bataille Israël-Iran
L'émissaire américain, Tom Barrack, s'est entretenu mardi avec le commandant en chef de l'armée, le général Rodolphe Haykal. ©Agence nationale d'information.

Le président Joseph Aoun, a remis à l’émissaire américain Thomas Barrack une feuille de route exposant les grandes lignes d’une solution globale pour le Liban. Ce document, qualifié de «feuille de souhaits» par certains observateurs, sera transmis au président américain, Donald Trump, ainsi qu’au secrétaire d’État, Marco Rubio.

Selon des sources proches du dossier, M. Barrack aurait identifié dans le document libanais plusieurs points communs avec les propositions américaines pour le Liban, notamment l’objectif principal qui consiste à démanteler la structure militaire et sécuritaire du Hezbollah. Toutefois, à en croire ces mêmes sources, un obstacle majeur persiste: comment désarmer une formation qui refuse catégoriquement de remettre ses armes, se déclarant prête seulement à discuter de leur usage dans le cadre d’une stratégie de défense nationale – une position à laquelle elle s’accroche depuis la guerre de juillet 2006.

Le document libanais demeure flou quant aux modalités concrètes du désarmement. Aucune précision n’est donnée sur les délais ni sur les mécanismes envisagés. Il s’appuie sur un principe d’échange de concessions, un «donnant-donnant» que le Hezbollah rejette. Son secrétaire général, Naïm Kassem, exige avant même d’aborder cette question que toutes les conditions du Hezbollah soient remplies, à savoir le retrait israélien des zones encore occupées, la fin des raids et des assassinats ciblés, la libération des prisonniers, le règlement des points litigieux le long de la Ligne bleue ainsi que le lancement d’un plan de reconstruction au Liban-Sud.

Or, ces conditions sont en totale contradiction avec les attentes américaines.

Washington, qui va examiner la réponse libanaise à ses propositions, considère que le retour de M. Barrack à Beyrouth – porteur des remarques officielles sur le document libanais – représente une ultime opportunité pour le gouvernement libanais de clarifier sa position. Il lui est demandé notamment de reconnaître officiellement le Hezbollah comme une milice et de le contraindre à se transformer en parti politique légal, tenu de remettre ses armes à l’État dans un délai bien défini.

«À défaut d’une position claire et rapide à cette proposition, le Liban pourrait être livré à son sort au risque de se retrouver une scène ouverte au conflit entre Israël et l’Iran», selon les mêmes sources.

 

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