
Le président de la République libanaise, le général Joseph Aoun, a affirmé dimanche dans une interview exclusive accordée à la chaîne Al-Arabiya que «l'Iran est un pays ami, mais sur la base du respect mutuel et de la préservation de la souveraineté. Il doit être l'ami de toutes les composantes de la société libanaise, et non d'une seule faction».
Il a souligné que le Liban ne s'ingère dans les affaires d'aucun État et qu'il ne permettra à aucun pays de s'ingérer dans les siennes.
Concernant la proposition américaine présentée par l'envoyé américain, l'ambassadeur Thomas Barrack, le président Aoun a expliqué que le Liban y avait ajouté ses observations, ce qui en faisait effectivement un document libanais, et qu'«elle n'entrera pas en vigueur avant que le Liban, la Syrie et Israël ne l'approuvent. Le deuxième point sur lequel nous avons insisté est le principe du “pas à pas”: si une étape n'est pas mise en œuvre, l'étape correspondante ne sera pas réalisée».
Le président Aoun a ajouté que les armes du Hezbollah sont une question interne qui doit être traitée par les institutions constitutionnelles. «Je ne pense pas que quiconque dans l'État libanais, dans tout le pays, ait un problème avec la restriction des armes», a-t-il déclaré.
Il a souligné que sa priorité n'est pas de modifier les alliances politiques du Liban, mais de se concentrer sur la réintégration du pays, de mettre fin à son isolement et d'en assurer la sécurité, la croissance économique et la stabilité.
Il a fait remarquer qu'il avait deux options: «Soit j'accepte le document et je dis au monde entier que j'ai fait mon devoir et que c'est maintenant à vous de faire en sorte qu'Israël l'approuve, soit je le refuse, auquel cas Israël intensifierait ses agressions, le Liban serait isolé économiquement et aucun d'entre nous ne serait en mesure de riposter aux attaques. Si quelqu'un a une troisième option qui pourrait conduire au retrait d'Israël, à la libération des prisonniers, à la délimitation des frontières et à la relance économique, qu'il la présente.»
«Je n'ai aucune ambition politique ou électorale, et je n'ai pas non plus de parti dont je doive défendre les intérêts. Ma préoccupation est le Liban. Je veux mettre fin à l'occupation dans le Sud, finaliser la délimitation des frontières avec la Syrie et ne pas faire basculer le pays d'un axe à l'autre», a ajouté le président.
Concernant les relations avec la Syrie, le président a salué la réponse officielle de la Syrie aux remarques du Liban sur le document américain, confirmant que les relations avec la Syrie existent et que la coordination se poursuit sur les plans sécuritaire et militaire. Il a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts visant à faciliter la coordination entre les deux pays et a indiqué que le Liban attendait un envoyé syrien pour renforcer encore les liens.
Le président Aoun a réaffirmé que l'État avait commencé à prendre des mesures pour rétablir la confiance tant au niveau interne qu'externe grâce à des réformes législatives et à des nominations judiciaires et administratives, soulignant que «ce qui a été accompli en six mois constitue déjà des réalisations. Je promets aux Libanais, tant au pays qu'à l'étranger, que nous continuerons et qu'il n'y aura pas de retour en arrière. Il n'est pas facile de changer 40 ans en une nuit, mais le changement a commencé et il est tangible. Ces mesures permettront de restituer l'argent des déposants».
Il a conclu en déclarant que «le Liban a commencé à redevenir ce que le monde arabe attend de lui. Comme on l'a dit autrefois, le Liban est le balcon des Arabes, et il redeviendra le balcon des Arabes, avec l'aide des Arabes».
Commentaires