Israël a annoncé l'ouverture mardi d'un nouveau point de passage pour l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, juste avant une date butoir fixée par les États-Unis pour l'augmentation de cette aide que des ONG jugent toujours insuffisante.
Alors que la guerre entre Israël et le Hamas, qui dure depuis plus d'un an, a plongé Gaza dans une grave crise humanitaire, les États-Unis avaient donné aux autorités israéliennes jusqu'à la mi-novembre pour qu'elles permettent l'augmentation de l'aide aux Palestiniens.
"Dans le cadre de l'effort et de l'engagement visant à accroître le volume et les itinéraires de l'aide vers la bande de Gaza, le point de passage de +Kissoufim+ a été ouvert aujourd'hui pour les camions d'aide humanitaire", a indiqué mardi l'armée israélienne, qui a publié une vidéo à l'appui, montrant le mouvement de camions chargés de sacs et de palettes.
Dans une lettre datée du 13 octobre, les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, avaient adressé une série d'exigences à Israël pour permettre l'augmentation de l'aide, en lui donnant 30 jours pour y répondre.
A défaut de quoi les États-Unis menaçaient de suspendre une partie de leur assistance militaire à Israël.
La lettre évoquait notamment la nécessité pour Israël de laisser entrer jusqu'à 350 camions d'aide humanitaire par jour, d'ouvrir un cinquième point de passage vers la bande de Gaza et de limiter les ordres d'évacuation.
Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a déclaré mardi qu'Israël prenait le contenu de cette lettre "extrêmement au sérieux" et qu'il était "disposé à faire passer autant d'aide que possible".
Mais "nous avons la responsabilité de veiller à ce que le terrorisme n'entre pas à Gaza sous couvert de l'aide", a toutefois indiqué lundi un responsable militaire israélien, affirmant que l'armée israélienne avait récemment découvert des armes et munitions dans un sac de farine d'un convoi humanitaire.
"Israël viole ses engagements"
L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et huit ONG internationales ont estimé mardi que l'aide entrant à Gaza était encore insuffisante.
"Israël a échoué à remplir les exigences de son allié (américain), au prix d'un coût humain énorme pour les civils", estiment les huit ONG, parmi lesquelles Oxfam et Save the Children.
"La situation humanitaire à Gaza est aujourd'hui au point le plus bas depuis le début de la guerre (...) Nous appelons le gouvernement américain à conclure immédiatement qu'Israël viole ses engagements", écrivent-elles.
Par Ruth EGLASH Avec AFP
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