Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a encore une fois insisté sur la nécessité pour l’Iran “d’éviter de prendre des positions susceptibles de créer des frictions entre les différentes parties libanaises ou de favoriser un groupe au détriment de l’autre”, en allusion au Hezbollah, le bras militaire de Téhéran au Liban.
Lors de son entretien, vendredi, au Grand Sérail, avec Ali Larijani, conseiller du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, M. Mikati a ainsi appelé Téhéran à “soutenir l'État libanais dans la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité”. Le chef de l’exécutif a, dans ce contexte, souligné que “le gouvernement libanais donne la priorité à l'arrêt de l'agression israélienne contre le Liban, à la conclusion d'un cessez-le-feu et à l’application de la 1701, sans amendement ni interprétation aucune”. Il a, de ce fait, précisé que les “tractations se poursuivent dans le but de parvenir à un accord”.
Arrivé vendredi à Beyrouth après une visite à Damas, le conseiller du guide suprême iranien, s’est entretenu avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, en présence de Mohammed Reda Chibani, émissaire spécial du ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires du Moyen-Orient et de l’Asie de l’Ouest, Abbas Aragchi. Ce dernier s’est installé à Beyrouth depuis que l’ambassadeur d’Iran à Beyrouth, Mojtaba Amani, a été blessé à l’œil dans l’attaque israélienne aux bipeurs iégés en septembre dernier.
“Amis et ennemis”
Ali Larijani s’est ensuite rendu à Aïn el-Tiné pour des discussions avec le président du Parlement, Nabih Berry.
Lors d'un point presse, il a dit "espérer une solution prochaine aux souffrances du peuple libanais."
Interrogé sur les efforts de médiation des États-Unis pour un cessez-le-feu, il a assuré que son pays "ne cherchait pas à perturber quoi que ce soit". "Nous cherchons des solutions. Nous soutenons la nation libanaise en toute circonstance", a-t-il précisé, accusant Israël d'entraver toute sortie de crise. Et de poursuivre: “Nous œuvrons à résoudre les problèmes, tandis que Netanyahou entrave toute issue”, avant d’ajouter: “Il faut faire la distinction entre les amis et les ennemis”.
"Tout ce que les autorités du Liban et la résistance libanaise pourraient accepter, nous sommes pour", a-t-il dit, en réponse à une question sur l'application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, ayant permis de mettre fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.
Prié de commenter les propos selon lesquels l'Iran a abandonné le Hezbollah dans sa guerre face à Israël, M. Larijani a répondu: "Vous prenez les blagues trop sérieusement, qui a dit ça? Nous soutenons la résistance en toute circonstance".
Selon l’ambassade d’Iran à Beyrouth, l’émissaire iranien a discuté avec M. Berry des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu.
Le conseiller de l’ayatollah devrait, par ailleurs, s’entretenir avec des députés et des chefs de partis libanais, selon l’ambassade.
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