Un rapport émanant du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) fait état des conséquences de l’escalade des tensions au Liban. Il couvre la période allant du 15 au 18 novembre 2024. “Selon les autorités nationales, au moins 130 personnes ont été tuées et plus de 700 blessées dans des attaques ciblant plusieurs régions à travers le pays, entre ces deux dates.”
Plus encore, les frappes aériennes à Ras el-Nabeh et Mar Elias (dans le centre de Beyrouth) le 17 novembre dernier ont causé la mort de 10 personnes, dont deux femmes, et en ont blessé au moins 45, tandis qu’une frappe menée le 18 novembre à Zokak el-Blatt a tué cinq personnes et en a blessé au moins 31.
“Les violences continues au Liban ont provoqué des destructions et déclenché de nouvelles vagues de déplacement, forçant les gens – y compris ceux qui avaient cherché refuge dans les zones non ciblées – à fuir, une fois de plus”, peut-on lire dans le rapport. “Des infrastructures essentielles, notamment une station d’eau à Tyr, auraient été prises pour cible, aggravant encore l’impact humanitaire des frappes aériennes”, poursuit le texte. Le document rappelle que le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, a suspendu les cours en présentiel dans les écoles situées à Beyrouth, au Chouf, au Metn, à Baabda et à Aley les 18 et 19 novembre, invoquant des risques d’ordre sécuritaire.
Toujours d’après ce rapport, les chiffres les plus marquants dans le pays sont tels que 3.516 personnes ont été tuées et 14.929 autres blessées depuis le 8 octobre 2023. Au moins 231 enfants ont péri. Par ailleurs, 886.028 personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays dont 51% de femmes et 49% d'hommes. De plus, 540.000 personnes ont traversé la frontière entre le Liban et la Syrie pour se réfugier en Syrie.
Le texte signale 137 attaques contre des établissements de santé, avec 226 travailleurs de la santé tués et 199 blessés dans l'exercice de leurs fonctions depuis le 8 octobre 2023.
13% des hôpitaux du Liban (21 sur 178) ont, en outre, cessé leurs activités, réduit leurs services ou subi des dommages et 133 centres de soins de santé primaires et dispensaires ont été contraints de fermer leurs portes. “Cette situation a des conséquences dévastatrices sur la santé publique, comme en témoignent les taux croissants de malnutrition aiguë et de carences en micronutriments signalés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec de graves conséquences sur le développement sain des enfants et l’avenir du capital humain au Liban”, poursuit le communiqué. Dans ce contexte, le directeur général de l’OMS a déploré l’attaque contre un centre de la défense civile libanaise à Baalbeck le 14 novembre dernier, au cours de laquelle au moins 12 ambulanciers ont été tués.
Le rapport met, de surcroît, l’accent sur le fait que “les attaques continues contre le système de santé au Liban perturbent les services sanitaires et enclenchent un épuisement du personnel médical”, d’autant plus que le déplacement des agents de santé limite l’accès de la population aux assistances médicales nécessaires.
De son côté, l’Unrwa rapporte que sur 27 centres de santé qui lui sont affiliés, seuls 15 sont opérationnels tandis que 12 restent fermés en raison de la situation sécuritaire. À Tyr, la plupart des services de l’instance susmentionnée ont été suspendus en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) prévient, lui, qu’avec la multiplication des vagues de déplacement, la perturbation des activités agricoles et l’aggravation de la crise économique, l’insécurité alimentaire au Liban risque de prendre de l’ampleur si les hostilités persistent.
Commentaires