Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé mercredi que tout accord de cessez-le-feu au Liban devrait laisser à son pays une "liberté d'action" contre le Hezbollah.
"Dans tout accord que nous conclurons, nous devrons préserver notre liberté d'action en cas de violations", a dit M. Saar à Jérusalem dans un discours devant les ambassadeurs étrangers, alors que l’émissaire américain Amos Hochstein est attendu en Israël pour évoquer une proposition américaine de trêve.
"Malheureusement, le Liban est un État failli. Mais nous ne pouvons pas payer avec notre sécurité, avec la sécurité de nos citoyens, le prix de leur absence de souveraineté ou de concessions sur leur souveraineté", a affirmé M. Saar.
"Nous devrons pouvoir agir à temps, avant que les problèmes ne se développent", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt à Beyrouth, l'émissaire américain Amos Hochstein a fait état de "progrès supplémentaires", après son second entretien en deux jours avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui fait la liaison avec le Hezbollah, mouvement soutenu par l'Iran.
M. Hochstein tente d'obtenir l'aval des deux parties sur un plan américain prévoyant un cessez-le-feu et le retrait des forces israéliennes du Liban, sur la base de la résolution 1701 de l'ONU ayant mis fin à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006.
De son côté, Israël, qui insiste pour que tout accord éventuel garantisse l'éloignement du Hezbollah de la frontière israélo-libanaise, souffle le chaud et le froid autour d'un cessez-le-feu.
Le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza, le Hezbollah a lancé un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes de façon quasi quotidienne sur le nord d'Israël.
Pendant des mois, les affrontements transfrontaliers d'ampleur relativement limitée entre l'armée israélienne et les combattants du mouvement chiite ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants du part et d'autre de la ligne de démarcation entre Israël et le Liban.
Disant vouloir empêcher le Hezbollah de mener des attaques sur son sol et avec le but affiché de permettre le retour chez eux en toute sécurité de quelque 60.000 habitants du nord du pays, Israël a lancé le 23 septembre une intense campagne de bombardements au Liban, et déclenché sept jours plus tard une offensive terrestre dans le sud du pays.
Avec AFP
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