Sportifs en temps de crise –  Marie-Joe Wakim: Nous traversons une période très difficile
Marie-Joe Wakim, capitaine de l'équipe nationale de Futsal ©DR

Que font nos sportifs en temps de guerre? Ici Beyrouth est allé à la rencontre de ces athlètes dont les activités ont été arrêtées par le conflit qui sévit au Liban. Aujourd'hui, Marie-Joe Wakim, talentueuse joueuse de futsal, nous livre ses réflexions sur les défis qu'elle rencontre et la manière dont elle s'adapte à cette période difficile.

Comment vivez-vous cette période de guerre et quel impact cela a-t-il sur votre quotidien de sportif?

Cette période de guerre a été incroyablement difficile pour nous. Nous attendions depuis plusieurs années la reconstitution de l’équipe nationale. L’annonce des qualifications asiatiques en janvier nous a fourni la motivation pour travailler dur et nous entraîner dans l’espoir de nous qualifier pour la Coupe d’Asie de futsal en mai. Cependant, la guerre a considérablement perturbé notre programme d’entraînement. Au début, nous nous sommes sentis accablés et anxieux, et beaucoup d’entre nous n’ont pas pu assister aux entraînements, car nos parents n’étaient pas rassurés à l’idée de nous laisser partir de la maison. Avec le temps, nous avons réussi à reprendre les entraînements aussi régulièrement que possible, compte tenu des circonstances. Pourtant, même si nous étions physiquement présents, le stress causé par tout ce qui se passait alentour nous empêchait de nous concentrer pleinement. Nous essayons de considérer les entraînements comme un moyen de nous évader et de nous rafraîchir, mais cela n’a été facile pour aucun de nous.

 

Comment pensez-vous que le sport peut jouer un rôle dans la réconciliation et la reconstruction du Liban après la guerre?

Le sport a une capacité remarquable à rassembler, même dans les circonstances les plus difficiles. Dans un pays dévasté par le conflit, il peut détourner l’attention des différences pour se concentrer sur des objectifs communs, encourageant ainsi le travail d’équipe et la collaboration. En tant que joueur de futsal, j’ai vu comment jouer ensemble aide à construire la confiance et le respect mutuel. Le sport a également le pouvoir de restaurer la fierté nationale, nous rappelant que, malgré les difficultés, nous pouvons accomplir de grandes choses en tant qu’équipe unie. Au-delà de la compétition, le sport enseigne des valeurs telles que la discipline, l’engagement, la résilience et l’unité. Toutes ces qualités sont essentielles pour reconstruire et renforcer notre société.

 

Comment envisagez-vous l'avenir du sport au Liban une fois que la situation se stabilisera?

Je suis optimiste quant à l’avenir du sport au Liban, même si le chemin vers la récupération s’annonce difficile et nécessitera beaucoup de travail. La récente réforme de l’équipe féminine nationale de futsal est un jalon important, et je crois qu’elle présente un grand potentiel pour l’avenir du sport. Si nous obtenons de bons résultats lors des prochaines qualifications asiatiques et nous qualifions pour la Coupe d’Asie, cela pourrait constituer une forte motivation pour relancer le futsal au Liban, notamment pour les femmes. Réussir sur la scène internationale, non seulement augmentera la visibilité du sport, mais cela inspirera également les jeunes filles et les femmes à pratiquer le futsal et d’autres sports avec confiance. Cela pourrait aider à ouvrir la voie à un plus grand investissement dans le sport féminin et à créer davantage d’opportunités pour les athlètes de s’épanouir. Bien que le chemin à venir soit difficile, je suis optimiste et pense que cet élan engendrera un changement durable, en aidant le futsal à se développer au Liban et en inspirant la prochaine génération d’athlètes à poursuivre ses rêves.

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