Que font nos sportifs en temps de guerre? Ici Beyrouth est allé à la rencontre de ces athlètes dont les activités ont été arrêtées par le conflit qui sévit au Liban. Aujourd'hui, Serge Kouyoumjian, talentueux joueur de futsal, nous fait part des défis qu'il rencontre et de la manière dont il s'adapte à cette période difficile.
Comment vivez-vous cette période de guerre et quel impact cela a-t-il sur votre quotidien en tant qu'athlète (entraînements, etc.)?
En ces moments difficiles, je me concentre sur moi-même, tant physiquement que mentalement, pour continuer à avancer malgré les obstacles. Je travaille sur des aspects spécifiques comme ma course, mon explosivité et ma condition physique générale. Ce sont des éléments essentiels qui m’aident à rester tactiquement performant sur le terrain. Cela dit, rien ne remplace les entraînements collectifs avec l’équipe. Le manque de contact, d’interaction et d’esprit de groupe finit toujours par peser. Même si on s’entraîne seul, ce lien qu’on partage sur le terrain est irremplaçable et il joue un rôle crucial dans notre progression en tant qu’athlètes.
Comment pensez-vous que le sport peut jouer un rôle dans la réconciliation et la reconstruction du Liban après la guerre?
Le sport est un langage universel qui dépasse les barrières de la religion, de la politique ou des différences personnelles. Sur le terrain, nous ne voyons pas un athlète chrétien ou musulman – nous voyons des Libanais qui se battent pour une même cause. À travers le sport, nous pouvons construire une image positive, pleine de discipline, de respect et de constance. Les équipes nationales et les athlètes qui représentent le Liban à l’étranger peuvent devenir un symbole d’unité pour tout le pays. Si chacun d’entre nous met de côté les divisions et se rassemble autour du drapeau libanais, nous pourrons inspirer une nouvelle génération et redonner espoir à ceux qui pensent que tout est perdu.
Comment voyez-vous l’avenir du sport au Liban une fois que la situation s’améliorera?
Je suis convaincu que si nous faisons les choses comme il faut – avec les bonnes personnes aux bons postes et une réelle volonté de bien faire – le sport libanais renaîtra de ses cendres. Nous avons un potentiel immense, mais il doit être soutenu par des infrastructures solides, une vision à long terme et un véritable engagement. Le sport peut devenir une fierté nationale, un domaine où le Liban brille sur la scène internationale. Avec du sérieux, du travail et un peu de patience, il ne fait aucun doute que nous pouvons construire un avenir brillant.
Commentaires