Les députés ont voté, jeudi, pour la prorogation des mandats du commandant en chef de l’armée et des chefs des organismes sécuritaires pour une durée d’un an. Le président du Parlement, Nabih Berry, a par ailleurs fixé au 9 janvier la date d’une séance pour l’élection d’un nouveau président de la République. Il a assuré qu’il y convierait des ambassadeurs de plusieurs pays dont le groupe des 5 (France, États-Unis, Arabie saoudite, Qatar, Égypte).

Les députés ont approuvé, jeudi, la prorogation des mandats des chefs sécuritaires ayant le grade de général de brigade ou un grade supérieur pour une durée d’un an. Ce faisant, le mandat du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a donc été prorogé. La proposition était soumise par le vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab, qui a précisé: “Nous ne voulions pas désavantager injustement les généraux et nous avons adopté une loi équitable.” Le vote a eu lieu à 51 voix pour et 47 voix contre.

Le 10 janvier 2025 devait normalement marquer le départ à la retraite du numéro un de la troupe, dont le mandat avait été prorogé une première fois le 15 décembre 2023, soit un mois avant son expiration le 10 janvier 2024.

Le mandat du général Joseph Aoun s'est déroulé dans un contexte caractérisé par des divisions politiques internes, ainsi que la guerre entre le Hezbollah et Israël. Bien qu'il bénéficie d'une popularité tant nationale qu'internationale, il est également la cible d'une campagne menée par le Courant patriotique libre (CPL) depuis plusieurs années, en raison d'enjeux liés aux ambitions présidentielles de Gebran Bassil, chef du parti.

Fait notable: les députés du Hezbollah présents ont aussi voté pour la prorogation

À l’issue de la réunion, Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, a déclaré avoir voté en faveur de cette prorogation pour qu’il n’y ait pas de vacance à la tête de l’armée. “Nous avons également voté en faveur des généraux et des forces de sécurité, parce que l'armée est le pilier de la paix civile et que nous voulons qu'elle soit forte”, a-t-il ajouté. Et de poursuivre: “Nous voulons que l'État étende son autorité partout et défende son territoire.”

La session législative, “de nécessité”, comprenait un ordre du jour de plusieurs points.

Au début de la session, le président de la Chambre, Nabih Berry, a appelé à l’élection d’un président de la République le 9 janvier à 11 heures, en déclarant: “La session sera fructueuse et nous avons eu un mois pour nous mettre d'accord entre nous, et j'inviterai les ambassadeurs des pays à y assister.”

La Chambre a aussi approuvé le point relatif à la prorogation des membres du Conseil supérieur de la magistrature pour les membres sortants.

La proposition de suspendre les délais légaux, judiciaires et contractuels a été approuvée selon une formule présentée par le député Ibrahim Kanaan.

L’émissaire français Jean-Yves Le Drian, en visite à Beyrouth pour tenter de débloquer la crise politique, a participé à une partie de la séance. Il était accompagné de l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro.

 

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