Marwa Khalil: une Libanaise à Marrakech
Marwa Khalil au Festival international du film de Marrakech. ©Marwa Khalil

Le Festival international du film de Marrakech, qui se déroule jusqu'au 7 décembre, accueille Marwa Khalil, une artiste libanaise versatile dans les domaines du théâtre, du cinéma et de la télévision. Invitée à cet événement remarquable, elle partage avec Ici Beyrouth son expérience, ses impressions et ses projets, mettant en valeur la richesse de ce rendez-vous cinématographique unique.

Invitée à la 21e édition du Festival international du film de Marrakech, Marwa Khalil revient sur ses inspirations et sa carrière liée au Maroc, où elle a vécu et travaillé pendant plusieurs années, entre Casablanca et Tanger. Après un début de carrière en journalisme durant deux ans, elle retourne à sa formation initiale dans les domaines du théâtre et du cinéma, découvrant ainsi la richesse et le dynamisme du cinéma marocain. Ce pays occupe une place particulière dans sa vie artistique. Elle y joue dans le film Indigo et la série Polygame malgré lui, mais c’est surtout à Casablanca qu’elle monte sa toute première pièce de théâtre, Une femme seule de Dario Fo, une expérience qu’elle qualifie de la “plus belle aventure de sa carrière”. Elle participe également à des castings et obtient des rôles de femme libanaise dans des productions locales et internationales. Marwa Khalil joue également dans Un balcon sur la mer, un film réalisé par Nicole Garcia avec Jean Dujardin et Claudia Cardinale, tourné au Maroc, ainsi que dans une autre production internationale, The Bible. Son dernier projet, Indigo, lui donne même l’occasion d’apprendre l’accent marocain.

En 2006, alors que le Liban est plongé dans la guerre, Marwa Khalil arrive seule au Maroc et commence à tisser une relation très spéciale avec ce pays. “Ces cinq années passées au Maroc ont été parmi les plus riches de ma vie, tant sur le plan humain que professionnel”, confie-t-elle. En 2024, elle revient à Marrakech alors que le Liban connaît de nouveaux troubles. Son invitation au Festival international du film de Marrakech prend une dimension symbolique, comme un retour aux sources et une quête artistique, empreinte d’instinct de survie.

Ce festival se distingue par son accessibilité et son atmosphère inclusive, selon Marwa Khalil. Prenant place au cœur d'une ville au charme incomparable, il permet une proximité rare avec les grandes figures du cinéma mondial. “C’est un festival unique, car il permet de véritables échanges avec les stars d’Hollywood, du monde arabe et d’Europe, dans une ambiance conviviale”, explique-t-elle. Contrairement à Cannes, où l'accès aux stars est souvent limité, Marrakech offre des masterclasses interactives. Cette année, les festivaliers ont pu rencontrer des icônes telles que Sean Penn, François Ozon, Monica Bellucci, Tim Burton, Mohammad Rasoulof, David Cronenberg et Virginie Efira. Patricia Arquette figure également parmi les membres du jury.

Les projections variées, les hommages et les témoignages enrichissent encore la programmation du festival. En 2024, le public découvre des films issus de divers horizons, comme Everybody Loves Touda de Nabil Ayouch, sélectionné à Cannes, ou encore Le Quatrième mur, qui met en avant des acteurs libanais. Parallèlement, les ateliers de l’Atlas offrent à de jeunes réalisateurs l’opportunité de développer leurs projets, soutenant ainsi activement la création cinématographique internationale.

Marwa Khalil voit dans ce festival et ce pays une source d’inspiration pour ses projets futurs. “Je souhaite exporter mes créations théâtrales au Maroc, notamment Mafroukeh et, pourquoi pas, travailler sur de nouveaux projets cinématographiques lorsque les conditions le permettront”, affirme-t-elle. En attendant, elle se concentre sur des pièces de théâtre à venir, espérant que l’effervescence de ce festival l’inspirera pour concrétiser ses aspirations et ambitions artistiques.

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