Damas en liesse après la fuite d'Assad
Des personnes tiennent un grand drapeau de l'opposition syrienne sur la place des Omeyyades à Damas, le 9 décembre 2024. ©Omar HAJ KADOUR / AFP

Des Syriens en liesse sont rassemblés lundi sur la place des Omeyyades, pour célébrer la chute de Bachar el-Assad dans le centre de Damas, après la levée du couvre-feu nocturne imposé par les rebelles, ont indiqué des journalistes de l'AFP.

Le président renversé Assad a fui Damas dimanche, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, un tournant de l'histoire qui a mis fin à un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial.

Un grand nombre de combattants rebelles se sont rassemblés sur la place des Omeyyades, rejoints en début de matinée par des Syriens venus célébrer à bord de leur véhicule la chute d'Assad, a indiqué un journaliste de l'AFP.

"C'est indescriptible, on ne pensait pas que ce cauchemar allait se terminer, on renaît", s'enthousiasme Rim Ramadan, 49 ans, employée du ministère des Finances, depuis la place.

"Cela faisait 55 ans qu'on avait peur de parler, même à la maison, on se disait que les murs avaient des oreilles. On a l'impression de vivre un rêve", déclare-t-elle à l'AFP, sur fond de tirs de joie nourris et de klaxons.

Depuis la place, on pouvait voir de la fumée qui se dégageait du quartier voisin abritant des bâtiments de services de sécurité, incendiés la veille, selon le journaliste.

Plus tôt, la ville était quasi déserte au début de la levée du couvre-feu, imposé jusqu'à 5 heures (2 heures GMT), selon un autre journaliste de l'AFP.

"Je suis sorti aujourd'hui et je remercie Dieu (..) il n'y a rien à craindre, tout va bien dans le pays. Nous espérons juste que l'économie reviendra sur les rails et que tout ira bien", déclare Abdelmonem Naqli, 40 ans.

Après la levée du couvre-feu, seule une minorité de commerces avait rouvert, a constaté un autre journaliste de l'AFP.

Les institutions publiques sont fermées, y compris les écoles, et un correspondant de l'AFP a vu des combattants de HTS déployés autour de la Banque centrale de Syrie.

"Grâce à Dieu, nous sommes délivrés (...) et maintenant, nous attendons que les choses s'améliorent petit à petit", réagit Aamer al-Debass, 61 ans.

Le 27 novembre, une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Abou Mohammad al-Jolani a lancé une offensive à partir de son fief à Idleb (nord-ouest).

En dix jours, devant l'effondrement des forces gouvernementales, les rebelles ont conquis de vastes territoires et les grandes villes d'Alep (nord), Hama (centre), Deraa (sud) et Homs, avant d'entrer dans la capitale.

Il s'agit de l'offensive la plus spectaculaire depuis le début de la guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations pro-démocratie et qui a fait plus de 500.000 morts.

Avec AFP

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