La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont évoqué dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU le possible recours au mécanisme réimposant des sanctions contre l'Iran pour l'empêcher de développer son programme nucléaire.
"Le E3 reste engagé à une solution diplomatique sur le dossier nucléaire iranien", disent les trois pays européens dans cette lettre datée du 6 décembre, vue par l'AFP jeudi.
Mais "nous répétons notre détermination à utiliser tous les outils diplomatiques pour empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire, y compris l'utilisation du “snapback” si nécessaire", ajoutent-ils, en référence au mécanisme qui permet aux membres de l'accord sur le nucléaire iranien de réimposer des sanctions contre Téhéran.
En 2015, l'Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis pour encadrer ce programme.
Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre ce pays.
Mais en 2018, Donald Trump, alors président des États-Unis, avait retiré unilatéralement son pays de l'accord, auquel se conformait Téhéran, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), et rétabli de lourdes sanctions.
En représailles, la République islamique a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60%, s'approchant des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique, selon la définition de l'AIEA.
"Nous nous approchons rapidement d'un moment critique pour la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU l'année prochaine. L'Iran doit ralentir son programme nucléaire pour créer un environnement politique favorable à des progrès significatifs et à une solution négociée", insistent la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni dans leur lettre au Conseil.
La résolution 2231 qui endossait l'accord de 2015 expire en octobre 2025, dix ans après l'entrée en vigueur de l'accord.
Le Conseil de sécurité doit discuter mardi du dossier nucléaire iranien.
Des représentants du E3 et de l'Iran se sont rencontrés fin novembre à Genève et s’étaient convenus de continuer le dialogue.
Téhéran défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie, mais nie vouloir se doter d'une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.
Avec AFP
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