Les dirigeants des pays du G7 se réunissent en visioconférence vendredi pour examiner la situation en Syrie, où le nouveau pouvoir a promis d'instaurer un "État de droit" quatre jours après la chute de Bachar al-Assad.
À l'issue d'une offensive de 11 jours, une coalition rebelle dominée par le groupe islamiste sunnite radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a renversé dimanche le pouvoir de Bachar el-Assad, qui a fui en Russie.
Face aux défis politiques, sociaux et sécuritaires auxquels le pays multiethnique, multiconfessionnel et morcelé doit faire face, les nouvelles autorités tentent de rassurer en interne et à l'international. Ce sommet avait été convoqué avant la chute de Bachar el-Assad et prévu initialement pour la passation de la présidence tournante du groupe, ont indiqué à l'AFP des sources de la présidence italienne du G7.
À Rome, le G7 s'est dit prêt jeudi à soutenir une transition vers un gouvernement "inclusif et non sectaire" respectant les droits des femmes et "les minorités religieuses et ethniques".
Après une visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken, la Jordanie a annoncé la tenue samedi d'un sommet consacré à Syrie, réunissant ministres et haut-diplomates américains, européens, arabes et turcs.
Les FDS "essentielles" face à l'EI
Avant une trêve mercredi sous l'égide américaine, des combats meurtriers ont par ailleurs opposé des combattants proturcs aux forces prokurdes dans le nord syrien.
Les Forces démocratiques syriennes, FDS, dominées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis, qui contrôlent de vastes régions du nord-est sont "essentielles" pour empêcher la résurgence du groupe jihadiste État islamique (EI), a souligné M. Blinken.
L'administration autonome kurde a annoncé plus tôt troquer le drapeau kurde pour les nouvelles couleurs flottant sur Damas.
"Sortis à la lumière"
Le Premier ministre de transition, Mohammad al-Bachir, a appelé mercredi les Syriens exilés à rentrer.
Quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population, ont fui le pays depuis 2011, quand la répression de manifestations prodémocratie a déclenché une guerre civile dévastatrice qui a fait plus d'un demi-million de morts.
À Damas, où flotte désormais le drapeau de la révolution, la vie a repris son cours.
Des anciens militants du parti Baas remettent leurs armes dans des permanences de cette formation, pilier pendant un demi-siècle du pouvoir déchu, au lendemain de la suspension de ses activités.
Les nouvelles autorités ont annoncé la reprise des activités de la chancellerie italienne et de missions diplomatiques de sept pays arabes. La Turquie a nommé un nouveau chef de mission pour son ambassade à Damas, fermée de longue date.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a de son côté lancé un appel urgent à des crédits de 250 millions de dollars pour fournir "une aide alimentaire à jusqu'à 2,8 millions de personnes déplacées et vulnérables" dans le pays.
Par Maher Al Mounes avec Jonathan Sawaya, AFP
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