Naïm Qassem après la chute du régime Assad: “Le Hezbollah a perdu ses voies d’approvisionnement en Syrie.”
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Les propos de Naïm Qassem, tenus lors de son discours du 5 décembre 2024, appartiennent désormais au passé. À l’époque, il avait exprimé son soutien à la Syrie, affirmant qu’il fallait “arrêter l’offensive des groupes takfiristes par ses propres moyens”.

Aujourd’hui, dans un nouveau discours prononcé samedi, le premier depuis la chute du régime Assad en Syrie, le secrétaire général du Hezbollah semble prendre ses distances avec son ancien allié, sans toutefois faire la moindre allusion directe à celui-ci. Il a affirmé qu’il ne pourrait juger les nouvelles forces dirigeantes de la Syrie qu’une fois la situation stabilisée.

Naïm Qassem a notamment déclaré que “le peuple syrien a le droit de choisir son gouvernement, sa constitution et ses orientations”. Une affirmation qui marque un changement de ton par rapport à ses positions antérieures.

Cependant, il a reconnu que son groupe a “perdu sa ligne de ravitaillement” militaire via la Syrie après la chute du régime, bien qu’il ait minimisé cette perte, la qualifiant de “détail mineur”. Il a ajouté que de nouvelles voies d’approvisionnement seraient rapidement mises en place.

Se présentant une nouvelle fois comme un acteur clé de la guerre, Qassem a insisté sur le fait que le Hezbollah se remettait de ses “blessures”. Il a réaffirmé que la “résistance persistera” et a rappelé que, sans les “exploits” militaires du Hezbollah, “les Israéliens auraient pris Beyrouth”.

Qassem: Le Hezbollah, acteur clé du paysage libanais

Dans son discours, Qassem a présenté le Hezbollah comme un acteur incontournable du paysage libanais, malgré les pertes politiques et internes qu’il subit. Il a souligné l'importance d'un dialogue constructif entre les différentes factions de l'État libanais, en particulier sur les questions relatives à la position vis-à-vis d'Israël.

Il a réaffirmé la formule “armée, peuple, résistance”, bien que celle-ci ait perdu de sa force symbolique, et a précisé que la priorité des jours à venir serait la reconstruction du pays. À cet égard, il a attribué au gouvernement libanais la responsabilité principale de cette reconstruction, tout en soulignant l’importance de l’élection présidentielle prévue pour le 9 janvier 2025. Il a également mentionné la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu au sud du Litani, insistant sur le fait que cet accord visait uniquement à “interdire les armes et les combattants au sud du Litani, et non sur l’ensemble du territoire libanais”.

L’accord de cessez-le-feu

Naïm Qassem a clarifié la position de sa formation concernant l’accord de cessez-le-feu, affirmant qu’il s’agissait uniquement d’arrêter “l’agression israélienne et non de mettre fin à la résistance”. “Cet accord s’inscrit dans le cadre de la résolution 1701 et n’a rien à voir avec les affaires intérieures libanaises, ni avec les relations entre la résistance, l’État et l’armée, ou encore la question de l’armement”, a-t-il expliqué. Selon lui, l’accord a été accepté par le Hezbollah après qu’Israël, “incapable de vaincre le groupe”, a demandé l’arrêt des combats.

Dans un passage particulièrement virulent, Naïm Qassem a accusé les États-Unis de soutenir Israël dans ses attaques contre le Hezbollah et le Liban. “Les crimes de l’ennemi se poursuivent avec le soutien total des États-Unis, qui lui ont envoyé 500 avions et 100 navires chargés d’armes”, a-t-il déclaré.

Développements militaires au Liban-Sud

Parallèlement à ce discours, le Liban-Sud a connu de nouveaux développements militaires. Un drone israélien a ciblé une voiture sur la route de Khardali, tuant Mohsen Sharaf al-Din, un commerçant libanais originaire de Nabatieh ayant des liens directs avec la formation pro-iranienne, selon des sources médiatiques. Plus tard dans la journée, une camionnette transportant trois personnes a franchi la clôture de barbelés en direction de la plaine d’Al-Majidiyah, capturant un homme, Abdou Abdul-Aal, qui a été emmené vers le territoire israélien.

Des explosions et des tirs à l’arme légère ont également été signalés ce matin dans les villages de Mays el-Jabal et de Kfar Kila, au sud du Liban. Une détonation particulièrement forte a été entendue, accompagnée de colonnes épaisses de fumée dans la région.

Opérations de reconstruction et de déminage

Le général de brigade Youssef Haydar, commandant du régiment des travaux au sein de l’armée libanaise, ainsi que le général de brigade Joseph Mazraani, chef de la troisième section des opérations de la septième brigade, se sont rendus à Khiam pour superviser les travaux de reconstruction. Les bulldozers de l’armée libanaise ont continué à rouvrir les routes autour du centre de détention de Khiam et dans la zone montagneuse adjacente, en préparation du retour des habitants.

L’armée libanaise poursuit également ses opérations d’inspection dans les régions méridionales touchées par la guerre, notamment dans les villages du district de Tyr. Elle a procédé à la destruction de roquettes et de bombes à sous-munitions qui n’ont pas explosé à la suite des frappes israéliennes, notamment à Al-Qlaileh, Al-Mansouri, Al-Haniya et Al-Amiriya.

Les efforts de reconstruction au Liban-Sud se poursuivent donc sur deux fronts: la remise en état des infrastructures et la sécurisation du territoire par le déploiement de l’armée libanaise, dans un contexte sécuritaire toujours tendu.

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