Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé à "neutraliser les organisations terroristes" en Syrie, en mentionnant le groupe État islamique (EI) ainsi que le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Il est temps de neutraliser les organisations terroristes existant en Syrie", a déclaré M. Erdogan à la presse, vendredi, lors de son retour d'un sommet au Caire.
"Daech, le PKK et leur associés, qui menacent la survie de la Syrie, doivent être éradiqués", a-t-il lancé, en désignant l'EI par son acronyme arabe.
Les dirigeants de la Turquie et de l'Iran se sont rencontrés au Caire lors d'un sommet réunissant huit pays à majorité musulmane. Il s'agit de leur première rencontre depuis la chute du président syrien Bachar el-Assad.
Les deux pays étaient opposés dans la longue guerre civile syrienne, la Turquie soutenant historiquement les opposants à M. Assad et l'Iran soutenant son régime.
Lors de leur rencontre, Recep Tayyip Erdogan a déclaré que son pays « souhaite voir une Syrie où règnent la stabilité et la sécurité » et où « le terrorisme est éradiqué », selon un communiqué de la présidence turque publié dans la nuit de jeudi à vendredi.
Il a également souligné l'importance de protéger “l'intégrité territoriale et l'unité de la Syrie”.
Un communiqué du bureau du président iranien Masoud Pezeshkian a également déclaré que “la moindre atteinte à l'intégrité territoriale de la Syrie n'est en aucun cas acceptable”. Il ajoute que les pays musulmans “doivent agir de manière responsable” contre les “crimes” d'Israël dans la région.
La réunion au Caire de l'Organisation de coopération économique D-8, également connue sous le nom de « Developing-8 », s'est tenue dans un contexte de troubles régionaux, notamment la guerre à Gaza, un cessez-le-feu fragile au Liban et l'agitation en Syrie.
Dans son discours au sommet, M. Pezeshkian a déclaré qu'« il est de notre devoir religieux, légal et humain d'empêcher toute atteinte supplémentaire » à ceux qui souffrent dans ces zones de conflit.
M. Pezeshkian est le premier président iranien à se rendre en Égypte depuis Mahmoud Ahmadinejad en 2013.
Les relations entre l'Égypte et l'Iran sont tendues depuis des décennies, mais les contacts diplomatiques se sont intensifiés depuis que le Caire est devenu un médiateur dans la guerre de Gaza.
Le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est rendu en Égypte en octobre, tandis que son homologue égyptien, Badr Abdelatty, s'est rendu à Téhéran en juillet pour assister à l'investiture de M. Pezeshkian.
Erdogan se rend en Égypte pour la deuxième fois cette année. Son voyage de février a marqué sa première visite en Égypte en tant que président, après une dernière visite en 2012, lorsqu'il était premier ministre de la Turquie.
Ne pas "saper l'intégrité territoriale" de la Syrie
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a quant à elle souligné vendredi, avant une visite en Turquie, l'importance de ne pas "saper l'intégrité territoriale" de la Syrie, où des groupes pro-turcs combattent des forces kurdes.
"Si on veut parvenir à la paix dans la région, il ne faut pas saper l'intégrité territoriale de la Syrie", a-t-elle déclaré, citée dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "La Syrie ne doit pas devenir le jouet de puissances étrangères, ni une expérience de forces radicales", a-t-elle insisté.
Lors de sa visite d'une journée, la ministre doit s'entretenir avec son homologue turc Hakan Fidan et rencontrer des membres de la diaspora syrienne dans ce pays.
"Si la Syrie doit être reconstruite, si les gens doivent y retourner, cela ne peut fonctionner que si plus personne ne craint d'être persécuté. Cela devrait également être dans l'intérêt du gouvernement turc, car plus de trois millions de réfugiés syriens vivent en Turquie", a-t-elle pointé.
La visite intervient alors que des groupes proturcs ont lancé une offensive contre la région de Manbij dans le nord-est de la Syrie, contrôlée par les forces kurdes.
Depuis la chute du dictateur Bachar el-Assad, la communauté kurde du nord-est, opprimée depuis des décennies, craint de perdre l'autonomie relative conquise depuis le début de la guerre civile en 2011.
Avec AFP
Commentaires