L'Irak défend un protocole d'accord sur la sécurité des frontières signé avec l'Iran
L’Irak et l’Iran ont signé un mémorandum d’entente pour sécuriser leur frontière commune et gérer l’opposition kurde iranienne, mais Bagdad insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un accord de sécurité bilatéral, au moment où Washington s’inquiète de l’influence croissante de Téhéran sur le pays. ©IRAQI PRIME MINISTER'S PRESS OFFICE / AFP

L’Irak a défendu un «mémorandum d’entente» signé cette semaine avec l’Iran, en assurant qu’il s’inscrivait dans la continuité d’un précédent partenariat visant à protéger leur longue frontière commune, tout en soulignant qu’il ne s’agit pas d’un accord de sécurité.

L’Irak et l’Iran avaient signé en mars 2023 un partenariat «portant sur la sécurité des frontières et les mesures visant à neutraliser (les agissements) de l’opposition kurde iranienne» réfugiée dans la région autonome du Kurdistan d’Irak, a rappelé tard mercredi soir un communiqué des services du conseiller à la sécurité nationale Qassem al-Araji.

Ce partenariat a été «transformé» en protocole d’accord «avec le même contenu, portant sur la sécurité des frontières, la coopération en matière de sécurité et tout ce qui concerne les cinq partis de l’opposition kurde iranienne», poursuit le communiqué.

Le mémorandum d’entente a été signé lundi à l’occasion d’une visite à Bagdad du secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale d’Iran, Ali Larijani, précise le texte.

«Il n’existe pas d’accord de sécurité entre les deux pays», insiste le communiqué irakien, laissant entendre qu’il n’y a pas de partenariat bilatéral plus large.

En annonçant la visite en Irak de M. Larijani, la télévision d’État iranienne avait assuré que l’«objectif principal» était «la signature d’un accord de sécurité bilatéral».

Le partenariat de 2023 avait permis de faire cesser les bombardements de Téhéran contre les groupes armés de l’opposition iranienne dans le Kurdistan irakien.

Le gouvernement irakien a désarmé les groupes iraniens et les a éloignés de la frontière, en les transférant vers des campements.

La visite de M. Larijani, qui s’est aussi rendu au Liban, intervient dans un Moyen-Orient bouleversé par 22 mois de guerre à Gaza et des conflits avec Israël, ayant affaibli l’influence de Téhéran et de ses alliés régionaux.

En Irak même, des divisions subsistent à propos d’un projet de loi visant à institutionnaliser le Hachd al-Chaabi, alimentant les inquiétudes du partenaire américain, qui y voit l’emprise de Téhéran et une manière de consolider d’anciennes unités paramilitaires proches de l’allié iranien.

«Nous soutenons une véritable souveraineté irakienne, et non une législation qui transformerait l’Irak en un État satellite de l’Iran», a réitéré le 12 août le Département d’État américain, interrogé sur le projet de loi.

«Nous nous opposons à toute législation incompatible avec les objectifs de notre partenariat de sécurité et allant à l’encontre d’une consolidation des institutions sécuritaires irakiennes déjà existantes».

AFP

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