Franck Dubosc signe un polar burlesque entre rire et tension
L'acteur Franckosc pose lors d'un photocall pour "Prodigieuses" dans le cadre du festival du film Cineroman à Nice, le 2 octobre 2024. ©Valery Hache / AFP

Franck Dubosc bouscule son image avec Un Ours dans le Jura, un polar burlesque où il mêle humour noir it suspense. Ce long-métrage captivant, inspiré de l’univers des frères Coen, mêle habilement la comédie à la tragédie sans concessions.

Après avoir incarné pendant des années le séducteur irrévérencieux Patrick Chirac dans la saga Camping, Franck Dubosc fait peau neuve et surprend à la fois devant et derrière la caméra avec Un Ours dans le Jura. Ce film mêle comédie noire et polar burlesque. En salles mercredi, ce nouveau projet révèle une facette inédite de l’artiste de 61 ans, qui s’éloigne de ses rôles comiques traditionnels pour offrir une œuvre aussi originale qu’inattendue.

Un Ours dans le Jura nous plonge au cœur du Jura, où Cathy (Laure Calamy) et Michel (Franck Dubosc), un couple gérant une exploitation de sapins de Noël, se retrouvent pris au piège d’une affaire de meurtres et de malversations. Deux truands, suspectant le couple d’avoir tué deux de leurs complices tout en s’emparant de deux millions d’euros, leur donnent du fil à retordre. L’enquête est menée par un brigadier de gendarmerie joué par Benoît Poelvoorde, dans un rôle qui surprend autant par son décalage que par son humanité.

Le film de Franck Dubosc, tout en tension et en humour noir, flirte avec le surréalisme. "Je voulais que le rire surgisse naturellement, presque en filigrane, sans briser l’atmosphère sombre", confie le comédien. Une approche qui s'inspire de l’œuvre des frères Coen, ces maîtres du mélange de comédie et de violence absurde. "J’aime le cinéma des frères Coen. Ils osent rire de choses graves. Là où ils m'ont inspiré, c'est de me dire que je pouvais aussi faire rire avec des révolvers", ajoute-t-il. Le résultat est un film où le comique jaillit au détour de répliques improbables et de situations incongrues, sans jamais alléger l’intensité du récit.

Pour Franck Dubosc, la comédie n’est jamais gratuite: "Il faut toujours quelque chose en plus derrière le gag ou la tragédie", explique-t-il. Cette quête de profondeur, présente dans tous ses films en tant que réalisateur, n’a jamais été aussi évidente. Le comédien, connu pour ses rôles populaires, a su se réinventer avec un cinéma de plus en plus personnel et intimiste, loin des codes de la comédie grand public. "En passant à la réalisation, j'avance, j'explore", avoue-t-il. "Ma chance est d'avoir commencé en tant que comédien par un cinéma très populaire, m'empêchant de m'enfermer dans un élitisme. Cela m'a donné un bon cardio pour aller plus loin, faire autre chose afin de ne pas lasser le public."

L’humilité et la curiosité caractérisent son parcours. Depuis ses débuts dans les années 80, notamment au côté d’Élie Semoun, Franck Dubosc a su se réinventer à chaque étape de sa carrière. Si son amour pour la scène est toujours bien vivant – il travaille déjà sur un quatrième long-métrage – l’acteur n’écarte pas un retour à ses racines, le one-man-show. "Je ne dis pas que c’est fini", affirme-t-il, évoquant son désir de se reconnecter avec le public de près, à l’instar de son ami Dany Boon, qui fera son retour sur scène en 2025.

Quant à Patrick Chirac, son personnage culte de la saga Camping, Franck Dubosc en parle avec affection: "Je suis fier de lui. Je l'aime. Je lui dois beaucoup". À tel point que, même à l'approche de la fin de sa carrière, il sait qu’il restera à jamais lié à ce rôle emblématique. "Je sais déjà qu'à ma mort un journal titrera: Patrick Chirac est mort", conclut-il avec une touche d’humilité et d’humour.

Avec AFP

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