L’axe obstructionniste soutient un président “contrôlable”
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Le Hezbollah, le mouvement Amal et le Courant patriotique libre craignent un resserrement de l’étau, après les lourdes pertes subies par le Hezbollah durant la guerre, la chute du régime syrien et l’intensification des pressions arabes et internationales en faveur de l’élection d’un président de la République qui refuse de conclure des accords avec eux, notamment sur le partage des quotas au sein du gouvernement.

Dans ce contexte, le tandem américano-saoudien propose la candidature du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, à la présidence de la République et campe sur sa position. Les deux pays considèrent que le général Aoun est capable de contribuer au sauvetage du Liban et des Libanais. Il est en faveur de la transparence, des réformes, de la lutte contre la corruption, de l’application des résolutions internationales – à commencer par la 1701 –, du monopole des armes aux mains des forces légitimes et de l’ouverture aux pays arabes et à la communauté internationale. Le général Joseph Aoun refuse également de menacer les intérêts de tout État dans le monde et rejette la politique des quotas internes dans le gouvernement et les postes du secteur public. Il ouvre ainsi la porte à un vaste mouvement d’investissements au Liban dans divers domaines, ce qui contribuerait à la relance économique, à la croissance et à la création d’emplois.

Cette orientation, selon ce qu’ont perçu des diplomates suivant les mouvements des émissaires avant la séance présidentielle, ne convient pas à ce qui reste de l’axe obstructionniste. C’est pourquoi l’axe en question fait obstacle à l’élection du général Aoun dans l’espoir de le faire céder et d’imposer des conditions qui saboteraient tout projet de réforme de la nouvelle autorité. Cela dit, le chef de l’armée rejette cette idée en bloc, déclarant qu’il n’a aucun intérêt personnel et qu’il ne cédera pas aux demandes de certaines parties qui ont détruit le pays et sapé l’État. 

Face à l’intransigeance du général Aoun, l’axe obstructionniste de coalition explore d’autres voies pour garantir la pérennité du régime actuel et le contrôle absolu sur le pays. Ainsi, il s’efforce de faire élire avec 65 voix un président qui lui soit favorable, grâce auquel et au gouvernement qu’il formera, il pourra maintenir les politiques actuelles. Ces politiques continueraient d’épuiser les ressources restantes de l’État, sous le prétexte de la reconstruction, et de consacrer, d’une manière ou d’une autre, la triade “peuple, armée et résistance”, tout en maintenant le Liban isolé du monde.

Plusieurs émissaires venus au Liban, dont l’envoyé qatari, ont noté que l’axe obstructionniste n’avait aucune intention de procéder à un changement radical dans la gestion du pays. Ils ont ainsi tenu le Parlement pour responsable d’une éventuelle guerre et de la perte du soutien apporté par les puissances régionales et internationales au Liban.

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