Tensions persistantes au Liban: Israël et le Hezbollah à l'épreuve du cessez-le-feu
Incursions israéliennes au Liban-Sud. ©Al-Markazia

À moins de deux semaines de la fin du cessez-le-feu instauré le 27 novembre dernier, les forces israéliennes se trouvent toujours dans les régions le long de la frontière sud du Liban.

Pour la deuxième journée consécutive, l'armée israélienne poursuit son incursion dans les villages de Mfaylha et de Ras el-Dahr, à l’ouest de Mays el-Jabal. Des opérations de ratissage y sont menées, tandis que des tirs, ainsi que des mouvements de chars et de véhicules militaires en progression, sont signalés dans la région.

Par ailleurs, la matinée du mardi a été marquée par des bombardements qui ont touché les localités de Aïta el-Chaab et de Aïtaroun, cette dernière ayant été également soumise à des tirs d’obus et de mitrailleuses.

Altercations à la frontière syro-libanaise

De violents affrontements ont éclaté lundi à minuit et se sont poursuivis jusqu’à quatre heures du matin mardi, à la suite d'une altercation entre des hommes armés syriens, originaires des villages d’al-Nahariya et d’al-Masriya, et des Libanais du village frontalier de Haouch el-Sayed Ali (Hermel), situé entre le nord de la vallée de la Bekaa au Liban et Qusayr, en Syrie. Ce conflit a débuté après des accrochages entre les Syriens eux-mêmes, liées à des différends de contrebande et de pillage.

Dans les faits, des gangs de la localité de Masriya ont tenté de profiter de la situation chaotique pour s’infiltrer à Haouch el-Sayed Ali et voler du bétail. Ils ont pris d'assaut la ville, qui est partagée entre le Liban et la Syrie, en tirant des coups de feu en l'air. Cette action a poussé la population locale à répliquer de la même manière. Les affrontements se sont ensuite déplacés le long de la frontière, depuis la zone syrienne d'al-Arid jusqu'à Matraba, avec l’usage d’armes légères et moyennes. Plusieurs victimes ont été signalées du côté syrien.

Il est à noter que le Hezbollah utilise ce village, ainsi que d'autres allant de Qusayr à Homs en Syrie, comme entrepôts d'armement. La formation pro-iranienne tente également, et depuis la chute du régime syrien de l’ancien président, Bachar al-Assad, de faire passer ces armes en contrebande au Liban.

Pour Israël, le Hezbollah représente toujours une menace sérieuse

L'ambassadeur d'Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a affirmé que “le Hezbollah tente de se reconstituer et de se réarmer avec l’aide de l’Iran”, précisant que “bien que ses capacités militaires aient été considérablement réduites durant la guerre, il demeure une menace sérieuse pour Israël et la stabilité régionale”. Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement libanais et la communauté internationale de se concentrer sur “la lutte contre la contrebande d’armes et de munitions” et “d’empêcher tout soutien financier au Hezbollah, qu’il soit acheminé par voie terrestre, via la frontière syro-libanaise, ou par voies aérienne et maritime”.

Il a, dans ce contexte, dénoncé les “multiples tentatives de transfert d’armes et d’argent depuis la conclusion de l’accord sur le cessez-le-feu”. Il a également souligné que le “renforcement militaire continu du Hezbollah se déroule parfois à proximité de bases et de patrouilles de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), présente dans le sud du pays”. Pointant du doigt les Casques bleus, il a déploré “l’indulgence dont fait preuve la Finul, qui ne prend pas toutes les mesures nécessaires pour éviter les hostilités”.

Il convient de rappeler, à cet égard, qu’Israël et le Hezbollah ont conclu, le 27 novembre 2024, un cessez-le-feu de 60 jours après plus d’un an de conflit. Cet accord stipule principalement que l’armée libanaise se déploie dans le sud du Liban et que les forces israéliennes et le Hezbollah retirent leurs troupes respectives le long de la frontière.

 

 

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