À Milan, la mode masculine face à la crise
Un mannequin défile lors du défilé de la collection Philipp Plein à la Semaine de la mode masculine de Milan, Automne/Hiver 2025-2026, le 17 janvier 2025. © Piero Cruciatti / AFP

Lancée le 17 janvier, la Semaine de la mode masculine de Milan se déroule dans un contexte difficile marqué par une baisse des ventes dans l’industrie du luxe. Malgré un programme réduit, des créateurs phares et des talents émergents continuent d’apporter un vent de beauté à cet événement de renom.

La Semaine de la mode masculine de Milan, qui a débuté le 17 janvier, se déroule dans un contexte difficile pour l’industrie du luxe, avec un programme réduit par rapport à l’année précédente. Dolce & Gabbana, Prada et Giorgio Armani restent les figures de proue de cet événement, tandis que des absences notables, comme celles de Fendi et Gucci, marquent cette édition. Ces dernières, qui avaient défilé lors de la précédente édition en janvier, ont choisi cette année de présenter des collections mixtes lors de la Semaine de la mode féminine, prévue en février.

Cette saison, Milan accueille seulement 16 défilés en direct, contre 22 l'année dernière. Cependant, les plus grandes marques de la mode italienne, ainsi que quelques nouveaux venus, maintiennent l'événement vivant. Parmi eux, le créateur français Pierre-Louis Mascia ouvrira les festivités vendredi avec une collection automne/hiver 2025 mixte, pour hommes et femmes. Ancien illustrateur de mode, Mascia se distingue par ses créations complexes et ses motifs imprimés, inspirés de collages. Après un premier défilé réussi l’été dernier à la foire Pitti Uomo de Florence, il a su séduire avec son style unique, qualifié de "Hermès avec une touche plus décalée".

L’édition de cette année survient dans un contexte économique particulièrement difficile, avec une baisse des ventes de vêtements masculins en Italie, qui ont chuté de 3,6% en 2024, atteignant 11,4 milliards d'euros. Cela fait suite à une croissance de 4,7% en 2023 et de 20,3% en 2022, après la pandémie de Covid-19. Selon la Chambre de la mode italienne, l’ensemble du secteur, incluant la mode féminine, a vu son chiffre d'affaires chuter de 5,3%, à 95,9 milliards d'euros.

La crise dans le secteur du luxe est largement attribuée à la faiblesse de la consommation intérieure en Chine, où des tensions géopolitiques et une inflation croissante contribuent également à l'incertitude. "Cela dépend principalement des consommateurs chinois et de leur crise de confiance, explique Luca Solca, analyste chez Bernstein. L’effondrement du marché immobilier les rend plus prudents et moins enclins à dépenser."

Malgré cette conjoncture difficile, Carlo Capasa, président de la Chambre de la mode italienne, reste optimiste. Selon lui, la créativité est la clé pour surmonter la crise. "Il faut continuer à créer des rêves pour relancer la consommation, affirme-t-il. Plus que jamais en période de crise, nous devons investir dans la créativité, qui est notre principal moteur."

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire