Tel Aviv a annoncé, vendredi, ce que tout le monde savait déjà. Son armée ne se retirera pas totalement des secteurs qu’elle occupe au Liban-Sud à l’expiration, lundi, du délai de 60 jours de l’accord de cessez-le-feu.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a cependant fait savoir que le processus de retrait par étapes se poursuivra après le 27 janvier, “en accord avec les États-Unis”.
Selon les informations obtenues, Israël maintiendra une présence dans cinq sites particuliers situés dans le secteur oriental, sans qu’il soit précisé lesquels.
Le secteur oriental du sud du Liban, qui s’étend de Mays al-Jabal à Chebaa, est un bastion du Hezbollah, à l’exception des localités à majorité sunnite de la région d’Al-Arqoub, telles que Chebaa, Kfarchouba et Kfarhamam.
Dans le cadre de l’application de l’accord de cessez-le-feu et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, des unités de l’armée libanaise se sont déployées jeudi à Kfarchouba, ainsi que dans plusieurs villages et localités chrétiennes et druzes de la bande frontalière.
L’armée israélienne est actuellement présente dans les localités de Mays al-Jabal, Houla, Markaba, Odaissé et Kfar Kila, ainsi que dans certaines zones montagneuses limitrophes des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba, pour deux raisons: la première est liée à la situation stratégique de ces localités, essentielle dans le cadre de la surveillance de la région frontalière. La seconde se rapporte à la mission, prévue dans l’accord de cessez-le-feu, du démantèlement de la structure militaire du Hezbollah.
Selon les informations obtenues, l’armée israélienne n’a pas encore achevé la destruction des infrastructures militaires du Hezbollah dans ces zones, notamment les tunnels et les dépôts de munitions.
De plus, elle juge que sa présence dans certaines régions proches de la Ligne bleue est indispensable pour rassurer les colons, garantir un déploiement efficace de l’armée libanaise et prévenir toute reprise des activités militaires du Hezbollah.
Il reste que la présence israélienne dans certaines zones après le 27 janvier, serait effectivement temporaire. Le Liban ainsi que les pays soutenant l’accord de cessez-le-feu et la mise en œuvre de la résolution 1701 exercent des pressions pour un repli complet, afin d’empêcher le Hezbollah d’exploiter politiquement la présence israélienne contre l’armée libanaise, le président de la République et le gouvernement à venir.
Mais, pour Tel Aviv, l’important est que le Hezb ne puisse plus reconstituer son arsenal. À cet égard, les Israéliens avaient indiqué à la formation pro-iranienne qu’ils avaient mis en place des plans pour reprendre les combats si ce groupe attaquait ses forces. Parmi les scénarios envisagés, une incursion terrestre plus profonde dans le sud du Liban.
Il est important de noter que le Liban officiel ne restera pas passif tant qu’Israël ne s’est pas replié du sud du pays. Il agira en collaboration avec les pays arabes et d’autres nations, via le Conseil de sécurité des Nations unies, pour garantir un retrait total, condition essentielle pour qu’il remplisse tous ses engagements.
Commentaires