Washington réclame “de toute urgence” une prolongation du cessez-le-feu 
L'armée israélienne a poursuivi, vendredi, le dynamitage de maisons à Houla et à Kfar Kila. ©Ici Beyrouth

Les autorités libanaises n’avaient toujours pas réagi vendredi à l’appel de Washington à prolonger “à titre temporaire et pour une courte durée” le cessez-le-feu et à l’annonce de Tel Aviv de poursuivre son repli du Liban-Sud au-delà des 60 jours fixés dans l’accord de trêve.

La Maison Blanche a appelé vendredi à une prolongation du cessez-le-feu entre le Liban et Israël qui avait annoncé, quelques heures plus tôt, qu’il ne comptait pas se retirer “totalement” du Liban, alors que la trêve de 60 jours, entrée en vigueur le le 27 novembre 2024, vient à terme lundi.

Brian Hughes, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a indiqué à Al Arabiya English qu'une “prolongation temporaire et de courte durée du cessez-le-feu est nécessaire de toute urgence”, ajoutant que “les États-Unis travaillaient avec leurs alliés pour finaliser cette rallonge”.

Il a expliqué celle-ci par la nécessité de “veiller à ce que le Hezbollah ne soit pas en mesure de menacer le peuple libanais ou ses voisins”.

“Le président (Donald) Trump s'est engagé à faire en sorte que les citoyens israéliens puissent rentrer chez eux en toute sécurité dans le nord d'Israël, tout en soutenant le président (libanais, Joseph) Aoun et le nouveau gouvernement libanais”, a déclaré Brian Hughes, à Al Arabiya English.

Il s’est félicité du fait que l’armée israélienne ait “commencé à se retirer du secteur central au Liban-Sud”,

Plus tôt dans l’après-midi, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait annoncé que le retrait progressif de ses troupes du sud du Liban se poursuivrait au-delà des 60 jours prévus par l'accord de cessez-le-feu, estimant que le Liban n'avait pas "totalement" respecté ses engagements.

L'accord, qui a mis fin à plus de deux mois de guerre ouverte, stipule que l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le sud du Liban, d'où l'armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours, soit jusqu'à ce dimanche.

Or l'armée israélienne a évacué toute la région côtière du sud du Liban, mais occupe encore des zones plus à l'est.

"L'accord de cessez-le-feu n'ayant pas été totalement accompli par le Liban, le processus de retrait par étapes se poursuivra en accord avec les États-Unis", a indiqué le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un communiqué.

L'application de l'accord est censée être supervisée par les États-Unis et la France, mais celle-ci n'est pas mentionnée dans le communiqué.

Le texte insiste sur le fait qu'une des conditions de l'accord stipulait que “l'armée libanaise se déploie dans le sud du Liban” et impose “le retrait du Hezbollah au-delà du (fleuve) Litani”.

Estimant que tel n'est pas le cas, Israël “ne mettra pas en danger ses localités et ses citoyens, et réalisera les objectifs de la guerre dans le Nord (d'Israël), permettant le retour des habitants dans leurs foyer en sécurité”.

En vertu de l'accord, le mouvement pro-iranien doit retirer ses forces au nord du Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.

L'armée libanaise est censée, elle, se déployer à mesure que les forces israéliennes se retirent du sud du pays.

“Violations”

Le 18 janvier, le président Joseph Aoun avait réclamé le retrait israélien du sud du pays “dans les délais fixés” par l'accord.

Il avait aussi dénoncé “la poursuite des violations israéliennes terrestres et aériennes”, déplorant notamment “le dynamitage des maisons et la destruction des villages frontaliers, qui vont à l'encontre de l'accord”.

Les autorités libanaises n'ont pas réagi dans l'immédiat à l'annonce d'Israël.

Le Hezbollah avait affirmé de son côté, jeudi, que si Israël ne respectait pas l'échéance de dimanche, “ce serait une violation flagrante de l'accord”.

Il avait ajouté que l'État libanais devrait alors agir “par tous les moyens” pour faire respecter l'accord, mais n'avait pas menacé de reprendre ses attaques contre Israël, dont l’armée continue de dynamiter des maisons dans la bande frontalière, notamment à Houla et Kfar Kila, et de mener des opérations militaires.

Une patrouille israélienne composée de chars Merkava et d’un bulldozer est entrée à Aitaroun et a bloqué la route qui conduit à Bint Jbeil, ainsi que celle qui mène au croisement Kounine-Baraachit.

Des raids avaient également été menés dans la journée dans le secteur situé entre Chebaa et Kfar Chouba.

Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichaï Adraee, a annoncé sur son compte X que les forces aériennes ont mené “récemment une série de raids au Liban-Sud pour neutraliser des menaces et détruire des dépôts d’armes ainsi que des postes d’observation actifs du Hezbollah”. Il n’a cependant pas donné de précisions quant aux lieux et aux sites attaqués.

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