Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, a révélé lundi un excédent des finances publiques de 27.000 milliards de livres (298 millions de dollars) à la fin 2024, dû à la politique d'augmentation des importations et aux efforts de l'administration fiscale. Il a précisé que les recettes en espèces s'élevaient à 366.000 milliards de livres (ou 4,1 milliards de dollars), soit 19% de plus que ce qui était prévu dans le budget 2024, et ce, malgré un certain ralentissement du rythme de collecte en raison de la prorogation des délais et de la guerre qui a entraîné des déplacements et des destructions.
Ces chiffres, préparés par le ministère, ont été présentés lors d’un entretien via zoom avec un groupe de consultants de l'agence de notation américaine Standard & Poors, afin d’établir un état des lieux des résultats financiers de l'année 2024.
M. Khalil a souligné que les finances publiques ont effectué, au cours de l'année 2024, le paiement de toutes les dettes intérieures (28.000 milliards de livres libanaises) et extérieures (prêts bonifiés et autres souscriptions aux institutions internationales, plus le paiement de certains arriérés pour les années 2002- 2023 d’un montant de 368 millions de dollars).
Il a rappelé l'importance de respecter les obligations selon, bien-sûr, les capacités disponibles, afin de restaurer la confiance, de soutenir la position du Liban au sein de la communauté internationale et de maintenir la possibilité de bénéficier d’une aide financière ainsi que de prêts bonifiés que le Liban continue de solliciter.
Le ministre a également souligné la nécessité de prioriser la restructuration du portefeuille des euro bonds, tout en regrettant les circonstances qui ont prévalu pendant son mandat qui n'ont pas été propices à la négociation avec les créanciers. Il a insisté sur l’importance de surmonter la crise de la dette, le défaut de paiement et ses conséquences, pour permettre au Liban de revenir sur les marchés financiers et d’attirer les financements nécessaires pour promouvoir une économie efficace.
Il a évoqué les résultats financiers de l'année 2024, indiquant que les dépenses totales s'élevaient à 340.000 milliards de livres libanaises (3,8 milliards de dollars). Il a mis l'accent sur l'effort d’ouverture de crédits et des avances du Trésor par le gouvernement pour aider les personnes déplacées et les blessés à la suite de la guerre, en plus des règlements des cotisations à la Sécurité sociale, aux municipalités et à Électricité du Liban.
Il a estimé que l'excédent réalisé par le Trésor au cours des années 2023 (364 millions de dollars) et 2024 (298 millions de dollars) était le principal pilier de la stabilité du taux de change et de la baisse notable de l'inflation, selon l'indice des prix (publié par l'administration centrale des statistiques). En effet, celui-ci est tombé à 18% à la fin de 2024, après avoir atteint 222% en 2022 et 184% en 2023.
Commentaires