L'émir du Qatar à Damas, première visite d'un chef d'État au nouveau dirigeant syrien
Une photo diffusée par l'agence de presse officielle arabe syrienne (SANA) le 30 janvier 2025 montre l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani (à gauche), accueilli par le président intérimaire de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, à son arrivée à Damas. ©AFP

 

L'émir du Qatar est arrivé jeudi à Damas, première visite d'un chef d'État au nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, nommé la veille président par intérim, près de deux mois après la chute du président Bachar el-Assad.

Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani a été accueilli à son arrivée par "le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh", a indiqué le Diwan, le palais de l'émir.

Il s'agit du premier chef d'État à se rendre à Damas depuis l'éviction de Bachar el-Assad par une coalition dirigée par des islamistes le 8 décembre.

L'ambassade de Syrie à Doha avait affirmé plus tôt à l'AFP que l'émir s'entretiendrait avec M. Chareh "lors d'une visite historique qui portera sur la coopération et l'aide dans plusieurs secteurs".

La visite intervient au lendemain d'une série de décisions des nouvelles autorités qui ont concentré le pouvoir entre les mains du nouveau dirigeant syrien.

Nommé président intérimaire pour une durée qui n'a pas été précisée, M. Chareh a été chargé de former un "conseil législatif intérimaire" après la dissolution du Parlement et le gel de la Constitution.

Le nouveau pouvoir a également annoncé la dissolution de l'armée du régime d'Assad, et du parti Baas au pouvoir, ainsi que la dissolution de toutes les factions armées, notamment celle présidée par M. Chareh, Hayat Tahrir al-Cham (HTC).

Le ministère qatari des Affaires étrangères a salué mercredi ces "mesures visant à restructurer" l'État syrien et à "consolider la paix civile, la sécurité et la stabilité".

Aide économique 

Le Premier ministre du Qatar s'était déjà rendu à Damas à la mi-janvier, et avait annoncé que son pays allait allait fournir le soutien technique nécessaire à la "réhabilitation" des infrastructures dans le pays ravagé par près de 14 ans de guerre.

Il a notamment affirmé que son pays fournirait à la Syrie 200 mégawatts d'électricité et en augmenterait progressivement la production.

Selon une source diplomatique, Doha pourrait également financer une hausse des salaires du secteur public décidée par la nouvelle administration syrienne.

Contrairement à d'autres pays arabes ces dernières années, l'État du Golfe, qui soutenait l'opposition pendant la guerre en Syrie, n'a jamais rétabli de relations diplomatiques avec le pouvoir du président déchu.

Le Qatar a été le deuxième pays, après la Turquie, à rouvrir son ambassade dans la capitale syrienne, au lendemain de la fuite de Bachar el-Assad à Moscou, et a plaidé pour une levée des sanctions imposées à la Syrie.

Des ministres syriens parmi lesquels le nouveau chef de la diplomatie, Assad al-Shaibani, s'était rendus début janvier à Doha, où ils avaient rencontré le Premier ministre qatari.

Le dirigeant du Qatar est le plus haut dirigeant étranger à se rendre depuis décembre à Damas, où les responsables se succèdent pour rencontrer le nouvel homme fort de Syrie.

Une délégation de la Russie, proche alliée de l'ancien dirigeant, s'est rendue à Damas cette semaine. Des chefs de la diplomatie et hauts représentants de pays comme la France, l'Allemagne ou la Turquie ont également fait le déplacement.

Le ministère syrien de la Défense a affirmé jeudi qu'une délégation militaire turque de haut niveau s'était également rendue à Damas.

Par Omar HAJ KADOUR, AFP

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