La bataille est lancée! Ce week-end, l’équipe libanaise de Coupe Davis affrontera le Pérou dans un duel décisif, dont l’issue déterminera une accession tant convoitée au Groupe mondial I, la division d’élite du tennis international.
La pression monte pour l’équipe nationale libanaise de Coupe Davis, qui s’apprête à livrer une bataille décisive contre le Pérou lors du tour de qualification aux portes du Groupe Mondial I, la division d’élite du tennis international.
Les rencontres, prévues vendredi et samedi au Smash Sporting Club du Caire, détermineront si le Liban retrouve enfin sa place parmi l’élite du tennis mondial. L’enjeu est de taille: une victoire offrirait une qualification directe au sein des meilleures nations du circuit.
Un tirage au sort sous tension
Le tirage au sort de la confrontation a eu lieu jeudi matin en présence du président de la Fédération libanaise de tennis, Alain Sayegh, de plusieurs membres du comité fédéral, du sélectionneur et ex-international Fadi Youssef, ainsi que des joueurs libanais Hady Habib, Benjamin Hassan, Hassan Ibrahim et Fadi Beidan. Côté péruvien, la délégation sud-américaine était également au complet.
La formule est simple: la première équipe à décrocher trois victoires sur cinq rencontres scelle sa qualification. Deux matchs de simple ouvriront les hostilités vendredi, avant trois potentielles confrontations samedi, dont un double explosif qui pourrait faire basculer la rencontre.
Lors de la cérémonie du tirage, Alain Sayegh a exprimé son optimisme, affirmant que l’objectif est clair: ramener le Liban dans le cercle fermé du Groupe mondial I. “Nous avons confiance en nos joueurs et nous savons qu’ils donneront tout pour honorer les couleurs du Liban”, a-t-il déclaré.
Un Liban ambitieux et prêt à relever le défi
Actuellement 46ᵉ au classement mondial, le Liban se présente avec un effectif solide, motivé et en pleine confiance. À la tête de l’équipe, Hady Habib (ATP 166) arrive en grande forme après un parcours exceptionnel à l’Open d’Australie, où il a décroché trois victoires en qualifications avant de signer un premier succès historique en Grand Chelem.
Aux Jeux olympiques de Paris 2024, Habib a eu l'honneur – et la malchance – d'affronter Carlos Alcaraz, numéro 2 mondial, dès le premier tour. Bien que battu sans surprise, sa participation reste un exploit majeur pour le tennis libanais, confirmant sa montée en puissance sur la scène internationale.
À ses côtés, Benjamin Hassan (ATP 231) aborde cette confrontation avec une confiance renforcée après un parcours mémorable aux Jeux olympiques. Le Libanais a marqué l’histoire en battant Christopher Eubanks au premier tour, devenant ainsi le premier joueur libanais à remporter un match olympique en tennis. Lors de son deuxième tour, il a livré une bataille acharnée face à Sebastián Báez (ATP 18), ne s’inclinant qu’au tie-break du troisième set (6-2, 3-6, 7-6[3]).
Le reste de l’équipe incarne l’avenir du tennis libanais. Fadi Beidan (né en 2006, ATP 1233) représente la nouvelle génération, tandis que Hassan Ibrahim, bien que non classé, est prêt à tout donner sous les couleurs du Cèdre. L’équipe est dirigée par Fadi Youssef, ancien joueur international et entraîneur de la sélection nationale.
Le décryptage d’Alain Sayegh
Dans un entretien exclusif accordé à Ici Beyrouth, le président de la Fédération libanaise de tennis a partagé ses réflexions sur la stratégie de sélection des joueurs et ses ambitions pour l’équipe nationale.
Selon lui, le critère principal de sélection repose sur le classement ATP. Avec un nombre limité de joueurs classés au Liban, les choix sont relativement simples et se basent essentiellement sur le classement de chaque joueur. Toutefois, il précise que si le nombre de joueurs classés augmentait, la sélection deviendrait plus complexe et tiendrait compte des surfaces de jeu les mieux adaptées à chaque joueur, ainsi que de leurs performances récentes.
Concernant les chances de qualification, M. Sayegh s’est montré confiant et optimiste.
"Nous avons de réelles chances de nous qualifier, avec une probabilité d’environ 60% en notre faveur”, a-t-il affirmé. Il précise néanmoins que si le Liban l’emporte contre le Pérou, une autre rencontre sera nécessaire pour valider définitivement la qualification.
"Nos joueurs sont talentueux et déterminés. Nous avons un excellent encadrement et une préparation optimale. Tous les voyants sont au vert", a-t-il ajouté.
Sur le plan logistique, M. Sayegh a expliqué que la Fédération internationale de tennis n’autorise pas encore les matchs au Liban en raison de la situation sécuritaire. La Fédération libanaise devra attendre un cessez-le-feu officiel avant de pouvoir organiser des rencontres internationales sur son sol.
Enfin, il a salué les performances de Hady Habib à l’Open d’Australie et a insisté sur le retour en forme de Benjamin Hassan, qui, après une saison 2024 marquée par les blessures, est désormais prêt à jouer un rôle clé pour l’équipe.
Un adversaire coriace en face
Face à eux, le Pérou ne viendra pas en spectateur. L’équipe sud-américaine, forte de son expérience et de son classement supérieur, cherchera à imposer son rythme dès les premiers échanges.
Le Pérou (34ᵉ mondial) aligne une équipe expérimentée et redoutable. Juan Pablo Varillas (ATP 188), joueur le mieux classé de la sélection sud-américaine, sera épaulé par Ignacio Buse (ATP 237) et Gonzalo Bueno (ATP 256).
Le double pourrait jouer un rôle déterminant dans cette confrontation, avec la paire péruvienne Conner Huertas del Pino (ATP 794) et Alexander Merino (ATP 187), habituée aux grands rendez-vous. L’équipe péruvienne est dirigée par Luis Horna, ancien joueur professionnel reconverti entraîneur, connu pour sa capacité à tirer le meilleur de ses joueurs dans les rencontres à enjeu.
Le Liban en quête d’un exploit majeur
Le verdict tombera samedi. Une victoire offrirait au Liban une place de choix sur l’échiquier mondial du tennis et renforcerait son statut sur la scène internationale.
Le Liban a déjà prouvé par le passé qu’il pouvait rivaliser avec les grandes nations du tennis. Ce week-end, il a rendez-vous avec l’histoire. Réponse sur le court.
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