Les autorités syriennes ont ouvert une enquête après la mort d'un détenu à Homs, dans le centre du pays. L'homme, membre d'une milice affiliée au régime déchu de Bachar al-Assad, est décédé alors qu'il était sous garde, rapporte samedi un média d'État.
L'homme, identifié comme Louai Tayara, avait été arrêté mercredi pour "ne pas avoir régularisé son statut légal et avoir porté des armes non déclarées", selon l'agence de presse SANA, citant le chef du département de la sécurité générale de Homs.
Tayara était membre de la Défense nationale, une milice qui soutenait l'ancien gouvernement à Homs, précise l'agence.
Lors de son transfert vers un centre de détention, "certains membres du personnel de sécurité chargés de l'escorter" ont commis des "infractions", entraînant sa mort, rapporte SANA, sans donner davantage de détails.
"Une enquête officielle a été ouverte et tous les responsables ont été arrêtés et déférés à la justice militaire", ajoute le média d'État.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a quant à lui précisé que Tayara avait été "frappé à la tête avec un objet tranchant".
Selon le responsable cité anonymement par Sana, les faits sont "traités avec le plus grand sérieux, et il n'y aura aucune indulgence pour les auteurs des violations des droits humains, quelle que soit l'identité de la victime ou son affiliation politique antérieure".
Le groupe Civil Peace, une organisation de la société civile, a condamné la mort de Louai Tayara, estimant qu'elle constituait une "menace pour la stabilité de la ville".
Depuis le renversement de Bachar al-Assad par une coalition rebelle dirigée par des islamistes, qui a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre, des centaines de personnes ont été arrêtées à Homs.
Les nouvelles autorités syriennes affirment leur opposition à toute forme de vengeance envers les partisans du régime d'Assad.
Bachar al-Assad, qui a succédé à son père, a dirigé la Syrie d'une main de fer. Sa répression sanglante des manifestations antigouvernementales en 2011 a déclenché une guerre qui a causé plus de 500 000 morts et des millions de déplacés.
Les nouvelles autorités cherchent également à rassurer les minorités religieuses et ethniques, alors que les membres de la communauté alaouite, dont est issu le clan Assad, craignent des représailles.
L'Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH), ONG basée au Royaume-Uni mais disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie, a annoncé samedi avoir recensé 12 décès en détention ces derniers jours, dont celui de Tayara, dans la province de Homs.
L'ONG a également indiqué que les corps de deux hommes originaires de cette province, arrêtés en janvier lors d'une "opération de fouille", et décédés en détention, avaient été remis samedi à leurs familles.
Par ailleurs, l'OSDH a rapporté qu'un "massacre" a eu lieu vendredi dans un village alaouite de la province de Hama, au nord de Homs, où dix personnes ont été tuées par des hommes armés.
Avec AFP
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