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"Li Chabakna Ykhallesna", répétition. ©Zeina Daccache

La pièce Li Chabakna Ykhallesna de Zeina Daccache sera présentée au théâtre Le Monnot à Achrafieh, du 7 au 23 février 2025 à 20h30. Avec Zeina Daccache, Sam Ghazal et Joseph Jules, ce spectacle explore les défis contemporains à travers une fusion d’humour et de drame. Zeina Daccache répond aux questions d’Ici Beyrouth, dévoilant les coulisses de sa pièce et de son engagement.

La pièce Li Chabakna Ykhallesna explore les luttes de Zeina Daccache et de Joseph Jules, un ancien détenu, confrontés à une société en crise après des années d’enfermement. Ce mélange de comédie et de drame, avec l’humoriste Sam Ghazal, aborde le deuil, les crises familiales et la recherche d’un avenir dans un monde chaotique. Zeina Daccache met en scène cette pièce et continue à œuvrer pour un changement social grâce à la dramathérapie avec son ONG Catharsis.

Avec Li Chabakna Ykhallesna, Zeina Daccache revient sur scène pour une œuvre marquante, ancrée dans des expériences personnelles et sociétales. Présentée au théâtre Le Monnot à Achrafieh, du 7 au 23 février 2025, cette pièce reflète les défis contemporains à travers un mélange de comédie et de drame, tout en restant fidèle à son engagement pour la dramathérapie.

"La pièce puise dans l’expérience des prisons, la mienne et celle de Joseph, qui y a passé plus de 30 ans. Cela fait trois ans qu’il est sorti de prison, et moi, depuis 2018, je mène des projets à l’extérieur des prisons. Nos expériences personnelles, combinées au chaos ambiant de Beyrouth et du pays, ont contribué à la construction de cette pièce. C’est comme si l’on était en sécurité à l’intérieur de la prison", explique Zeina Daccache.

Dans ce récit, chaque personnage incarne une facette de ces réalités. "Dans cette pièce, nous sommes nous-mêmes. Nous ne jouons aucun autre rôle que nos propres expériences. La représentation reflète nos parcours personnels et psychologiques. Elle parle à chacun selon son rôle: que ce soit un citoyen, une mère ou encore un patient en quête d’un système médical décent et inexistant au Liban", précise-t-elle. Avec Joseph, ancien détenu, et Sam Ghazal, humoriste dont le regard décalé apporte une fraîcheur inédite, Li Chabakna Ykhallesna explore les interactions entre générations et milieux.

La pièce est également enrichie par la participation de l’actrice Cynthya Karam et de Maguy Farah. “Cynthya joue le rôle d’une personne importante dans le parcours de Joseph, un ancien détenu qui n’est plus en vie. Elle est une des actrices que je respecte et apprécie énormément, et j’ai le privilège de travailler avec elle. Maguy Farah apparaîtra aussi à l’écran, en jouant son propre rôle", souligne la metteuse en scène et actrice.

L’équilibre entre les aspects artistique et thérapeutique reste au cœur du travail de Zeina Daccache. “Après avoir travaillé treize ans dans les prisons et effectué de la dramathérapie, je trouve essentiel de refléter cet aspect dans mon travail. Une fois leur thérapie accomplie, c’est à la société de commencer la sienne, et c’est là que l’artistique intervient. Le parcours d’une personne pourrait être raconté par une autre, qui devient un personnage dans une pièce. Je fais attention à ne pas mettre sur scène une partie de l’histoire qui touche encore la personne”, partage-t-elle.

Malgré les thématiques lourdes, l’humour demeure une pierre angulaire de l’approche de Zeina Daccache. “L’humour a toujours été un outil essentiel dans mon travail. Pour guérir, il faut apprendre à sourire de soi, à rire des choses de la vie. Sinon, tout devient trop sérieux et il n’y a plus d’espace pour guérir”, conclut-elle.

 

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