Quatre tués et dix blessés suite aux affrontements à la frontière libano-syrienne
Des affrontements ont éclaté, jeudi, le long de la frontière libano-syrienne, entre le groupe militant HTC et des tribus libanaises.

Les affrontements se sont poursuivis vendredi le long de la frontière libano-syrienne entre les forces syriennes de Hay’at Tahrir al-Cham (HTC) et des tribus libanaises, qui se sont soldés par quatre tués et dix blessés, dont la plupart font partie du clan Jaafar.

 

Les dernières informations sur le terrain font état d’un calme précaire observé ce vendredi soir, après des affrontements intenses entre les deux bords.

 

Au niveau diplomatique, le président Joseph Aoun s’est entretenu vendredi soir, avec le président syrien Ahmad al-Chareh. Les deux hommes ont convenu de «coordonner les efforts pour contrôler la situation à la frontière et empêcher que des civils soient pris pour cible», a indiqué la présidence libanaise sur son compte X.

Déjà ce matin, des tirs d’artilleries ont eu lieu, opposant le HTC à des trafiquants de drogue et des hommes armés proches du Hezbollah. Deux drones lancés par le HTC auraient également explosé dans les hauteurs de Jarmash et de Qawakh (dans le nord du Hermel au Liban), alors que l'armée libanaise s’est employée à envoyer des renforts vers Qalb el-Sabeh, dans les environs du Hermel.

 

Dans les faits, et dans le cadre de leur lutte contre le trafic de drogue, comme l’a signalé vendredi l’Observatoire syrien des droits de l'homme dans un communiqué, des unités du commandement des opérations militaires ont réussi à s’infiltrer dans le village de Hawik, situé à proximité de Jarmash, à l'extérieur du district du Hermel, à l'est du Liban.

 

Selon des informations rapportées par Al-Anbaa et confirmées par l’OSDH, la 103e division du commandement des opérations militaires a procédé, jeudi soir, à la mise en place de postes frontaliers dans la région de Qusayr en Syrie. Elle y a parallèlement mené une opération de ratissage à longue distance au moyen de mitrailleuses, faisant un mort et un blessé à Hawik, une localité située à 5 km de la frontière syro-libanaise et habitée tant par des Libanais que par des Syriens.

 

Des sources de l'OSDH ont, de leur côté, précisé que le commandement des opérations militaires a eu recours à des drones Shaheen, des armes lourdes, des chars et des véhicules blindés.

 

Le journal Al-Anbaa note à cet égard que “Hawik est un territoire syrien qui dépend de la ville de Qusayr et qui relève administrativement de la municipalité d’Aqrabiyah. Cela signifie donc que les forces syriennes n’ont pas fait irruption au Liban, comme le prétendent certains médias”.

 

Selon ces mêmes sources citées par Al-Anbaa, “lors des opérations de ratissage, les forces syriennes ont exigé l'évacuation d'un observatoire qui appartenait au Hezbollah et à l'intérieur duquel se trouvaient un certain nombre de trafiquants de drogue (notamment de la famille Zeaiter) et d'armes”. “Lorsque ces derniers ont refusé de quitter les lieux et qu’ils ont commencé à tirer sur les forces syriennes, celles-ci ont répondu en bombardant l'observatoire et ses environs”, poursuit le texte.

 

Et d’ajouter que les trafiquants, aidés d’un groupe d’habitants de Hawik ont capturé deux membres des forces armées syriennes, saisissant aussi leur véhicule équipé de mitrailleuses lourdes. De fait, les unités militaires se sont infiltrées dans le village et ont arrêté son moukhtar, un médecin et une troisième personne, sur fond de tensions militaires et d'échanges de coups de feu. Il a, par ailleurs, été confirmé de même source, que le problème est en voie d'être résolu, après que des responsables des deux camps ont œuvré pour la résolution du conflit et pour la libération de tous les détenus.

 

Réactions des autorités syriennes

 

Commentant les faits, le bureau des médias du gouvernement syrien dans la province de Homs a annoncé, jeudi, selon l’agence syrienne Sana, que le département de la sécurité des frontières avait lancé une vaste campagne dans le village frontalier de Hawik pour fermer les points de passage d'armes et de produits de contrebande.

 

“La campagne a jusqu'à présent permis l'arrestation d'un certain nombre d'individus recherchés impliqués dans des opérations de contrebande, ainsi que la saisie de quantités d'armes et de produits de contrebande en leur possession”, a-t-il ajouté.

 

Le bureau des médias du gouvernement syrien a aussi déclaré dans son communiqué qu’au cours de cette campagne, des affrontements ont eu lieu entre les forces de sécurité frontalières et un certain nombre d'individus recherchés, ce qui a entraîné l'enlèvement de deux membres des forces syriennes.

 

Dans la soirée, des véhicules de la Croix-Rouge se sont rendus à l'hôpital où sont détenus les membres de l'armée syrienne kidnappés en vue de les transférer et de les remettre aux autorités syriennes par le poste frontière de Joussiyeh.

 

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