Syrie: les Kurdes veulent évacuer Syriens et Irakiens des camps du nord-est
Des femmes portent ensemble un grand sac chargé de leurs affaires qui seront chargées dans un camion conteneur alors qu'elles se préparent à quitter le camp de Hol, dans lequel les familles des combattants présumés de l'État islamique (EI) sont détenues, dans la province de Hasakah au nord-est de la Syrie, le 9 février 2025, à destination de l'Irak dans le cadre d'un départ coordonné entre le gouvernement irakien et les forces de la coalition anti-EI. ©AFP

L'administration autonome kurde syrienne a annoncé son intention d'évacuer les Irakiens et les Syriens des camps sous son contrôle dans le nord-est de la Syrie, où sont retenus notamment des proches de jihadistes.

À la faveur de la guerre civile en Syrie, les Kurdes syriens ont profité du retrait des forces de Bachar el-Assad de leurs zones dans le nord-est du pays pour y imposer leur contrôle et installé une administration autonome.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), partenaires des États-Unis qui dirigent une coalition internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe État islamique (EI), défait en 2019.

Les forces kurdes supervisent de nombreux camps et centres de détention, où plus de 56.000 personnes, de nationalité syrienne et irakienne pour la plupart, y sont retenues. Des milliers d'entre elles sont des combattants de l'EI ou des membres de famille de jihadistes étrangers.

"L'administration autonome s'emploie à vider les camps" de Syriens et d'Irakiens d’ici la fin 2025 "en coordination avec les Nations unies", a déclaré lundi soir à l'AFP Sheikhmous Ahmed, un responsable kurde.

Al-Hol est le plus grand camp avec plus de 40.000 personnes originaires de 47 pays. La plupart d'entre elles sont des femmes et des enfants qui vivent dans des conditions désastreuses.

Une source de sécurité irakienne a indiqué à l'AFP que sur 29.000 Irakiens à Al-Hol, 12.000 avaient quitté le camp depuis 2021.

Les autorités kurdes ont déclaré que près de 600 Irakiens détenus à Al-Hol étaient rentrés chez eux dimanche, tandis qu'environ 300 Syriens déplacés devaient quitter le camp d'Al-Ariché mardi.

Le mois dernier, l'administration kurde a déclaré qu'elle faciliterait le retour volontaire des personnes retenues à Al-Hol et les habitants d'autres camps, vers leurs pays ou régions d'origine.

Selon Sheikhmous Ahmed, un nombre indéterminé de ressortissants irakiens avaient déjà quitté Al-Hol, tandis que "pour les Syriens, la décision est encore à l'examen".

Pour les autres nationalités, il s'agit, selon le responsable kurde, d'une "question internationale".

Seulement quelques pays ont rapatrié leurs ressortissants d'Al-Hol, a-t-il ajouté.

Le responsable kurde a nié que les récentes réductions de l'aide américaine décidées par le président Donald Trump soient derrière la décision de vider les camps.

Selon lui, des organisations locales et affiliées à l'ONU continuent de fournir de l'aide.

Le gel d'une grosse partie de l'aide étrangère américaine pourrait aggraver les conditions de vie "déjà critiques" dans les camps, avait alerté vendredi l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Avec AFP

Commentaires
  • Aucun commentaire