Plus de 53 milliards de dollars nécessaires pour reconstruire Gaza, selon l'ONU
Des bâtiments détruits sont visibles à l'ouest de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 11 février 2025, alors qu'un cessez-le-feu est en place dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. ©Bashar Taleb / AFP

Le relèvement et la reconstruction de la bande de Gaza dévastée par plus d'un an de guerre nécessiteront plus de 53 milliards de dollars, dont plus de 20 milliards sur les trois premières années, selon une estimation de l'ONU publiée mardi.

"Les sommes nécessaires au relèvement et à la reconstruction à court, moyen et long terme dans la bande de Gaza sont estimées à 53,142 milliards de dollars. Sur ce montant, le financement nécessaire à court terme pour les trois premières années est estimé à environ 20,568 milliards de dollars", écrit le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un rapport à l'Assemblée générale.

Dans une résolution adoptée en décembre réclamant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza, l'Assemblée avait demandé au secrétaire général de lui fournir dans les deux mois une évaluation des besoins de Gaza à court, moyen et long terme.

"Bien qu'il n’ait pas été possible, dans le contexte actuel, d’évaluer pleinement l'ensemble des besoins qui seront nécessaires dans la bande de Gaza, l'évaluation intermédiaire rapide donne une première indication de l'ampleur considérable des besoins en matière de relèvement et de reconstruction dans le territoire", note le rapport publié mardi.

Alors que "plus de 60% des habitations" ont été détruites depuis octobre 2023, le secteur du logement nécessitera environ 30% des besoins de reconstruction, soit 15,2 milliards, selon le rapport.

Viennent ensuite le commerce et l'industrie (6,9 milliards), la santé (6,9 milliards), l'agriculture (4,2 milliards), la protection sociale (4,2 milliards), les transports (2,9 milliards), l'eau et l'assainissement (2,7 milliards) et l'éducation (2,6 milliards).

Le rapport note également les coûts particulièrement élevés anticipés pour les secteurs de l'environnement (1,9 milliard), "en raison de l'importante quantité de décombres contenant des engins non explosés et du coût élevé associé à l'enlèvement des débris".

L'ONU estime que le conflit a généré "plus de 50 millions de tonnes de débris, sous lesquels des restes humains côtoient des engins non explosés, de l'amiante et d'autres substances dangereuses".

Antonio Guterres insiste d'autre part sur le fait que "pour qu’il soit viable, tout effort de relèvement et de reconstruction doit être fermement ancré dans un cadre politique et sécuritaire plus large", avec Gaza comme "partie intégrante d'un État palestinien pleinement indépendant, démocratique, d'un seul tenant, viable et souverain".

"Il est indispensable que l'Autorité palestinienne soit un acteur central de la planification et de la mise en œuvre des activités de relèvement et de reconstruction de la bande de Gaza", ajoute-t-il dans ce rapport daté du 30 janvier, soit avant les déclarations de Donald Trump qui a annoncé vouloir prendre "possession" du territoire.

Avec AFP

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