![Syrie: Chareh souligne \](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025020436x68pkv1highresturkeysyriadiplomacy.jpg)
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh a souligné la "relation stratégique étroite" entre son pays et la Russie, lors d'un appel avec le président Vladimir Poutine, a indiqué mercredi la présidence syrienne à l'issue de l’entretien téléphonique, le premier entre les deux dirigeants syrien et russe depuis la chute du président syrien, Bachar el-assad.
M. Chareh a insisté sur "la relation étroite entre les deux pays et l'ouverture de la Syrie à toutes les parties" de manière à servir "les intérêts du peuple syrien et renforcer la stabilité et la sécurité de la Russie", a précisé le communiqué de la présidence.
La Russie dispose de deux bases militaires en Syrie, dont l'avenir est incertain depuis la chute de Bachar el-Assad, un proche allié de Moscou chassé du pouvoir en décembre par une coalition rebelle menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Ahmad el-Chareh.
Au cours de son entretien avec M. Chareh mercredi, le président russe a adressé "une invitation officielle au ministre des Affaires étrangères, Assaad el-Chaibani, pour une visite en Russie", selon la présidence syrienne.
À Moscou, la présidence russe a de son côté annoncé que M. Poutine avait exprimé son soutien à "l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale" de la Syrie au cours de l'entretien téléphonique.
M. Poutine a souligné "l'importance de mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à une normalisation durable" en Syrie et à "l'activation du dialogue inter-syrien", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
La Russie était, avec l'Iran, le principal soutien de Bachar el-Assad pendant la guerre civile. Elle intervenait militairement depuis 2015 en Syrie, participant à la répression impitoyable des rebelles, avec notamment des frappes aériennes dévastatrices.
Depuis la chute de Assad, le sort de la base navale de Tartous et de l'aérodrome militaire de Hmeimim - des infrastructures clés pour l'influence de la Russie au Moyen-Orient, en Méditerranée et jusqu'en Afrique -, est incertain.
"Construire une nouvelle Syrie"
MM. Poutine et Chareh ont également "échangé leurs points de vue" concernant "la situation actuelle en Syrie et la feuille de route politique pour construire une nouvelle Syrie", a indiqué la présidence syrienne.
Fin janvier, les nouvelles autorités syriennes avaient demandé à la Russie de "corriger les erreurs du passé".
Pour la première fois depuis la chute de Bachar el-Assad, une délégation officielle russe s'était rendue à Damas fin janvier et y avait, là aussi, dit son soutien à "l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté" de la Syrie.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, avait indiqué avoir été reçu pendant trois heures, avec sa délégation, par M. Chareh, et Assaad al-Chaibani.
Commentant cette visite, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait évoqué un "voyage important", ajoutant qu'il était "nécessaire de bâtir et de maintenir un dialogue permanent avec les autorités syriennes".
M. Chareh avait adopté fin décembre un ton plutôt conciliant avec Moscou, soulignant les "intérêts stratégiques profonds entre la Russie et la Syrie", lors d'une interview avec la chaîne Al-Arabiya.
"Tout l'armement syrien est d'origine russe et de nombreuses centrales électriques sont gérées par des experts russes", avait-il ajouté.
L'Ukraine, en guerre contre Moscou depuis l'invasion russe de son territoire en 2022 avait exhorté M. Chareh à expulser la Russie du pays.
Avec AFP
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