![Le vice-commandant de la Finul blessé près de l’aéroport dans une attaque par des partisans du Hezb](/images/bibli/1920/1280/2/1web-mario.jpg)
Des manifestants du Hezbollah ont attaqué vendredi soir, près de l’aéroport, un convoi du vice commandant sortant de la Finul, le général Chok Bahadur Dhakal, composé de trois véhicules. Ce dernier a été blessé dans l’attaque au cours de laquelle les protestataires ont incendié un des VTT, a confirmé la force internationale en soirée. Le général Dhakal a dû être hospitalisé. Les autres membres du convoi ont pu se réfugier dans l’enceinte de l’aéroport.
Devant la gravité de l’incident, le Hezbollah a essayé de s’en laver les mains, attribuant le chaos à des “fauteurs de troubles indisciplinés” qu’il a accusés, selon la chaîne al-Manar de “mener des actions anarchiques à des fins douteuses”, sachant que la formation chiite tient d’une main de fer ce secteur, qui est sous son contrôle.
Face à cette escalade, l’armée libanaise a adopté une posture ferme. Les forces régulières ont exigé la remise immédiate des responsables de l’attaque contre le convoi. Les militaires, déployés en force alors que le mouvement de protestation s’étendait à la rue Salim Salam et au Ring, près du centre-ville de Beyrouth, ont rouvert les routes bloquées, notamment en retirant les barricades de pneus enflammés et les gravats utilisés par les manifestants pour bloquer les accès.
Pour la seconde soirée consécutive, des partisans du Hezb avaient bloqué la route de l’aéroport à l’aide de pneus brûlés, avant d’amener des camions chargés de terre et de détritus pour fermer entièrement à la circulation les voies menant à l’aéroport, en signe de protestation contre l’interdiction, par le Liban, d’un vol de la compagnie iranienne, Mahan Air, à destination de Beyrouth.
En réaction, les Nations unies ont immédiatement appelé leurs employés à éviter d’emprunter la route de l’aéroport, alors que le commandement de l’armée mettait en garde contre la poursuite de ces actes. “Plusieurs secteurs, notamment le périmètre de l’aéroport, sont le théâtre de mouvements de protestation, ponctués d’atteintes à l’ordre public, dont des attaques contre des soldats de l’armée et des Casques bleus de la Finul”, a écrit le commandement de l’armée sur son compte X.
Il a ensuite mis en garde contre “la poursuite de ces pratiques qui sont de nature à générer des tensions internes aux conséquences imprévisibles durant cette période critique que traverse le Liban”, en assurant que les forces régulières “empêcheront fermement toute atteinte à la paix civile et n’hésiteront pas à arrêter les fauteurs de troubles”.
Au niveau officiel, le ministre de la Justice, Adel Nassar, a demandé au procureur de la République par intérim, Jamal Hajjar, d’ouvrir une enquête sur les incidents de l’aéroport. Celle-ci sera menée par les services de renseignements de l’armée.
De son côté, le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, a pris contact avec la coordinatrice spéciale de l’Onu pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, ainsi qu’avec le commandant de la Finul, le général Aroldo Lazaro Saenz, pour les assurer que des mesures ont été prises afin d’identifier et d’arrêter les assaillants.
Les mêmes assurances ont été fournies au général Saenz par le commandant en chef par intérim de l’armée, le général Hassane Audeh.
Indignation
Les incidents de l’aéroport ont suscité une série de réactions indignées. Le mouvement Amal, allié du Hezbollah, les a dénoncés dans un communiqué publié en soirée, affirmant que “toute atteinte contre la Finul est en fait une atteinte contre le Liban-Sud”. “Une fermeture des routes où qu’elle soit, porte un coup à la paix civile”, a averti Amal qui a appelé le commandement de l’armée à “frapper d’une main de fer pour barrer la voie aux fauteurs de troubles”.
Tard dans la soirée, la FINUL a annoncé que c’est son vice-commandant qui a été blessé “alors qu’il rentrait chez lui après avoir achevé sa mission” au Liban.
“Nous sommes choqués par cette attaque scandaleuse contre des Casques bleus qui œuvrent depuis des années à rétablir la sécurité et la stabilité dans le sud du Liban, en cette période difficile”, souligne le communiqué, en insistant sur le fait que “les attaques contre les Casques bleus constituent une violation flagrante du droit international et peuvent être considérées des crimes de guerre”.
La Finul a appelé à “une enquête immédiate” et a exigé que “les assaillants soient traduits en justice”, tout en assurant que ses soldats “poursuivront leur mission pour rétablir la sécurité et de la stabilité dans le sud du Liban”.
La coordinatrice spéciale pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a également jugé l’attaque “inacceptable”. “Une enquête complète et transparente doit être menée de toute urgence pour que les auteurs de l’attaque soient traduits en justice”, a-t-elle insisté, dans un communiqué publié tard en soirée.
“Un tel acte de violence menace la sécurité du personnel des Nations unies qui travaille sans relâche pour maintenir la stabilité au Liban, parfois au péril de sa propre vie”, s’est-elle indignée.
Mme Hennis-Plasschaert a souligné que “les Nations unies restent déterminées à travailler avec le gouvernement libanais et toutes les parties prenantes concernées pour préserver la stabilité et mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies”.
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