![Et toi et (pas) moi contre le monde entier…](/images/bibli/1920/1280/2/marc-saikali-web.jpg)
Que se passera-t-il ce 18 février, date limite de la fin de la prolongation de la trêve? Probablement pas grand-chose. Les Israéliens ne seront pas complètement partis, le Hezbollah appellera à la “résistance”, la communauté internationale, à l’unisson, exercera des pressions pour éviter un dérapage inattendu. Les fans de deux roues se précipiteront probablement vociférant et menaçant, dans les quartiers qui accueillaient, il n’y a pas si longtemps encore, fraternellement, les réfugiés. Les habitants seront effrayés. Certains, excédés pourraient commettre l’erreur de reproduire non pas le “bus de Aïn el-Remmaneh”, mais les “mobylettes d’Achrafieh”. Bref! Rien de vraiment nouveau sous le soleil du Liban. La danse habituelle au bord du volcan.
Sauf que le sens de l’Histoire ne va pas dans le sens du Hezbollah et de ses alliés. La dernière demande de son secrétaire général, faisant assumer à l’armée et à l’État le départ des Israéliens est à cet égard ubuesque. Il omet de rappeler qui est à l’origine de la guerre, qui a entraîné des destructions insensées par un conflit inutile et qui a conduit les Israéliens à entrer au Liban.
Tant que le discours guerrier, les provocations et les diatribes violentes seront la norme, personne ne viendra tendre la main au Liban. On parle de 12 milliards de dollars d’aide de la part d’institutions financières, de milliards provenant de pays du Golfe, des milliards de la diaspora. Il reste que ces milliards sont conditionnés au respect par le Liban de ses engagements internationaux, du désarmement du Hezbollah, de la mise en place de réformes… autant dire que ce n’est pas demain la veille que les Libanais pourront se vautrer sur des matelas de billets verts. Même Donald Trump pourrait décider l’octroi d’aides à l’armée libanaise en fonction de l’application à la lettre de la 1701. Pauvre troupe qui tient la sécurité du pays à bout de bras. Dès qu’une situation ingérable apparaît, c’est l’armée qui est sur la brèche. 7 jours sur 7, 24/24. Sans l’armée, les nombreuses et quotidiennes mèches d’une explosion généralisée de violence auraient depuis longtemps atteint les barils de poudre. Parce que dans les faits, le pays traverse une période ultrasensible. Pour les dirigeants, il s’agit de revenir dans le giron international et arabe en évitant les obstacles dressés par les pro-Iraniens. Un exercice de haute voltige, sans filet.
Parmi les autres dates importantes des jours qui viennent: la déclaration ministérielle. Elle devrait tenter la prouesse de ne pas évoquer le mot “résistance”. Pas gagné. Et puis il y a les obsèques de l’ancien secrétaire général du Hezbollah prévues le 23 février. Cela sera à n’en pas douter une nouvelle démonstration de force des “anti-tous”. Il n’est pas certain que les images que nous verrons participeront au déblocage des aides ou permettront la reconstruction du sud. Stefan Zweig disait:
“Rien n’est plus difficile à comprendre que quelqu’un qui se détruit lui-même.”
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