Le président Aoun réaffirme le rôle de l'armée et prône la diplomatie pour assurer le retrait israélien
Le président Joseph Aoun s’est entretenu avec les ambassadeurs du Quintette, le 17 février 2025, au palais de Baabda. ©Présidence de la République

Le président Joseph Aoun a réaffirmé, lundi, la responsabilité de l'armée libanaise dans la sécurisation des frontières du pays, soulignant qu'elle était prête à rendre des comptes. Par ailleurs, il s'est dit préoccupé par le fait que les troupes israéliennes pourraient ne pas se retirer complètement avant la date limite fixée pour la trêve, à savoir le 18 février.

“Nous craignons qu'un retrait complet ne soit pas réalisé demain (mardi)”, a déclaré M. Aoun dans un communiqué, ajoutant que “l'important est d’assurer le retrait israélien”.

Dans ce cadre, il a promis qu'aucune force israélienne ne resterait sur le sol libanais. Il a insisté sur le fait que les voies diplomatiques doivent être poursuivies pour résoudre les tensions, excluant la guerre comme une option viable. Le président a ainsi exhorté les parrains de l'accord de cessez-le-feu conclu entre Israël et le Liban, à savoir les États-Unis et la France, à faire pression sur Israël pour qu'il retire ses troupes avant la date butoir du 18 février.

“Nous poursuivons les contacts à plusieurs niveaux pour pousser Israël à respecter l'accord, à se retirer à la date prévue et à remettre les prisonniers”, peut-on lire dans le communiqué publié par la présidence de la République. "Les parrains de l'accord doivent assumer leur responsabilité et nous aider”, a encore ajouté M. Aoun.

Abordant la question des armes du Hezbollah, M. Aoun a affirmé que toute résolution à cet égard devait passer par un consensus interne, relevant d’une décision propre aux Libanais

Lors de sa rencontre avec le commandant en chef de la Finul, le général Aroldo Lázaro, le président a réitéré sa condamnation de l'attaque contre le convoi de la Finul, survenue vendredi soir. Il a affirmé qu’une enquête est en cours en vue d’élucider les circonstances de l’incident et en punir les auteurs, rappelant que plusieurs personnes ont été détenues.

Ambassadeurs du Quintette

Le président Aoun a rencontré, lundi, les ambassadeurs du groupe des Cinq qui étaient chargés de soutenir le Liban dans l’échéance présidentielle (Arabie saoudite, Qatar, Égypte, États-Unis et France). La discussion a porté sur les efforts diplomatiques et sécuritaires en cours.

À l'issue de la réunion, l'ambassadeur égyptien, Alaa Moussa, a fermement condamné la récente attaque contre la Finul, la qualifiant d'“inacceptable”, insistant sur le fait que les malfaiteurs doivent être tenus de rendre des comptes.

"Nous avons écouté l'évaluation faite par le président des récents incidents de sécurité; il a réaffirmé la détermination de l'État à étendre son autorité à tous les territoires libanais, en veillant à ce que chacun soit soumis à la loi”, a rapporté M. Moussa dans un communiqué de presse publié à l'issue de la rencontre.

En outre, l'ambassadeur a réitéré l'engagement total du Quintette à soutenir le Liban dans sa nouvelle phase, aux côtés de l'État libanais. Il a également mis l'accent sur les efforts diplomatiques en cours pour obtenir le retrait complet d'Israël, s'engageant à poursuivre la coordination avec toutes les parties pour atteindre cet objectif.

M. Moussa a également affirmé le soutien du Quintette en vue de la reconstruction du Liban, soulignant que tous les efforts doivent être menés sous la supervision de l'État libanais.

Réformes économiques et sociales

Lors d'une réunion à part avec le Conseil économique et social, M. Aoun a exhorté à l'unité nationale et à une coopération collective pour restaurer la stabilité du Liban. Il a appelé à une critique constructive pour guider la nation vers des réformes significatives et a encouragé la participation active des citoyens à la construction de l'État.

Réaffirmant son rôle de président pour tous les Libanais, M. Aoun a souligné l'importance de la démocratie, du respect de l'État de droit et de la stabilité économique en tant que piliers fondamentaux du progrès au Liban.

En outre, le président a mis l'accent sur la diversité de la société libanaise et sur la nécessité urgente de rétablir la confiance entre l'État, ses citoyens et la communauté internationale.

Parallèlement, le Conseil a dévoilé un plan global de réformes visant à revitaliser l'économie, à renforcer la gouvernance et à relever les principaux défis sociaux. Cette feuille de route se concentre sur l'encouragement des investissements, la promotion des partenariats public-privé et l'intégration de la croissance durable dans la justice sociale et la responsabilité environnementale. Les mesures clés comprennent la restructuration du secteur bancaire pour protéger les déposants, la réforme du marché du travail pour lutter contre le chômage, et la numérisation des services publics pour améliorer l'efficacité.

En outre, la feuille de route donne la priorité à l'accessibilité au logement et aux soins de santé, à l'image de marque de l'économie nationale, au rapatriement structuré des réfugiés, à la décentralisation de la gouvernance locale et aux efforts de reconstruction menés par l'État.

 

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