
Encore un bond en avant technologique. L’intelligence artificielle réinvente les codes de la création. “Sora” ouvre une nouvelle ère: celle de la génération vidéo entièrement pilotée par l’IA.
Les développeurs ont choisi ce nom en référence au mot japonais “sora”, qui signifie “ciel”, pour justement évoquer un potentiel créatif sans limite.
Longtemps réservée à un groupe restreint d’artistes et de créateurs pour des tests avancés, Sora est désormais accessible au grand public. Depuis le 9 décembre 2024, OpenAI a ouvert cet outil aux abonnés de “ChatGPT Plus” et “ChatGPT Pro”. Son concept? Transformer une simple description textuelle en vidéo réaliste.
Les premiers essais, disponibles sur la plateforme spécialisée “Datacamp”, sont déjà bluffants. Ainsi, un réalisateur a produit une vidéo de 4 minutes après avoir rassemblé 6 heures de clips et un texte détaillé d’environ 1.400 mots. Résultat: les textures, la fluidité des mouvements et les détails vestimentaires sont impressionnants.
Mais Sora n’est pas encore infaillible. Le créateur a dû utiliser des effets secondaires et nettoyer certaines transitions qui manquent encore de naturel par endroits.
Un autre exemple frappant: la vidéo presque réaliste d’un couple se relaxant sur une plage… puis un requin sort de l’eau. Même si cette scène correspond bien au message qu’elle veut transmettre, le résultat reste peu convaincant et laisse un peu perplexe. L’homme a trois mains, le requin est un assemblage de morceaux disproportionnés et les mouvements de sa tête ainsi que le cri de la femme rappellent un film d’horreur. Tout cela crée un effet assez troublant. Preuve que l’IA peine encore à intégrer certaines logiques physiques et temporelles. La version actuelle de Sora ne comprend pas la notion de cause à effet.
Une évolution qui questionne le rôle de l’humain
Si aujourd’hui Sora dépend encore du travail humain pour être exploitable, qu’en sera-t-il demain? À mesure que la technologie progresse, la distinction entre l’humain et l’IA dans la création s’efface peu à peu.
Jusqu’ici, la production audiovisuelle était l’affaire de réalisateurs, monteurs et scénaristes. L’humain décidait de tout: l’émotion, la narration, l’esthétique. Mais avec une IA capable de générer des vidéos à partir de simples descriptions, ce modèle est en train de changer. Les métiers de la production audiovisuelle sont en danger. Mais Sora saura-t-elle raconter des histoires avec la même profondeur émotionnelle qu’un cinéaste? Affaire à suivre!
Commentaires