
Dans une note intitulée "Une nouvelle ère: l’urgence de réformes profondes", l'Institut de la finance internationale (IIF) souligne qu'il existe encore un espoir pour le Liban. L’institut envisage deux scénarios possibles: des réformes limitées ou des réformes profondes.
Selon ses estimations, l'économie libanaise s'est contractée de 38% entre 2018 et 2024, tandis que le ratio investissement/PIB a chuté de 21% en 2018 à -9% en 2024.
Scénario de réformes limitées
Dans ce scénario, l’IIF prévoit que le nouveau président de la République et son gouvernement désigné feront face à des obstacles majeurs, notamment en raison des tensions avec le Hezbollah, qui compliqueraient le respect du cessez-le-feu et l’application de la résolution 1701.
De plus, la configuration actuelle du Parlement pourrait entraver les réformes économiques nécessaires jusqu'aux prochaines élections législatives en mai 2026. Si aucun changement politique majeur n'intervient après ce scrutin, l'Exécutif aurait peu de chances de mettre en place des réformes structurelles profondes.
Dans ce contexte, un accord avec le FMI resterait hors de portée et l’aide internationale se limiterait principalement à une assistance humanitaire, insuffisante pour couvrir ne serait-ce que la moitié des besoins de reconstruction.
L’économie enregistrerait alors une croissance moyenne de seulement 3% entre 2025 et 2029. Le déficit du compte courant resterait élevé, oscillant entre 9 et 10% du PIB, tandis que les réserves en devises étrangères de la Banque du Liban chuteraient progressivement de 10,1 milliards de dollars fin 2024 à 7 milliards fin 2029.
Scénario de réformes profondes
Dans le second scénario, une mise en œuvre efficace de réformes profondes permettrait au Liban de recevoir 12,5 milliards de dollars d’aide financière provenant d’institutions multilatérales et de bailleurs internationaux, répartis comme suit:
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3 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI)
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3 milliards de dollars de la Banque mondiale (BM)
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4,5 milliards de dollars du Conseil de coopération du Golfe (CCG)
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2 milliards de dollars des principaux pays européens
Par ailleurs, le Liban pourrait attirer 10 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en provenance du CCG entre 2025 et 2029.
Ce scénario table sur une croissance moyenne du PIB de 6,2% entre 2025 et 2029, soutenue par les IDE, le tourisme et l’investissement public. Le PIB réel du pays retrouverait son niveau record de 2017 d’ici 2031, tandis que le pic de 54 milliards de dollars atteint en 2018 serait de nouveau franchi d’ici 2028.
Enfin, l’inflation connaîtrait une forte décélération, passant de 45,2% en 2024 à 16,9% en 2025, puis à 3,4% en 2029.
Les scénarios de réformes limitées et de réformes profondes présentent tous deux des améliorations par rapport à la situation désastreuse actuelle du Liban. Alors que les réformes profondes offrent des perspectives de croissance plus optimistes, même les réformes limitées représentent un progrès par rapport à la situation économique présente.
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