Nucléaire: l'Iran écarte toute \
"Il n'y aura donc aucune possibilité de négociation directe entre nous et les États-Unis sur la question du nucléaire tant que la pression maximale sera appliquée de cette manière", a déclaré le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, lors d'une rencontre à Téhéran avec son homologue russe Sergueï Lavrov. © AFP

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a écarté mardi toute "négociation directe" avec les États-Unis dans le contexte actuel de "pression maximale" du président américain Donald Trump autour du programme nucléaire iranien.

Donald Trump a été l'artisan d'une politique dite de "pression maximale" envers l'Iran durant son premier mandat (2017-2021), avec le rétablissement de sanctions pour affaiblir le pays économiquement et l'isoler sur la scène internationale.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le locataire de la Maison-Blanche se dit désormais favorable à des négociations avec l'Iran pour encadrer son programme nucléaire, mais il a également renforcé les sanctions.

"Nous ne négocierons pas sous la pression, la menace ou les sanctions", a déclaré Abbas Araghchi, au lendemain de l'annonce par les États-Unis d'une nouvelle salve de sanctions contre l'Iran et visant ses ventes de pétrole.

"Il n'y aura donc aucune possibilité de négociation directe entre nous et les États-Unis sur la question du nucléaire tant que la pression maximale sera appliquée de cette manière", a ajouté le chef de la diplomatie iranienne lors d'une rencontre à Téhéran avec son homologue russe Sergueï Lavrov.

Les États-Unis de Donald Trump se sont retirés en 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien, conclu trois ans plus tôt et qui offrait à l'Iran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

La Russie est partie de cet accord signé également par la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Chine.

En représailles au retrait unilatéral des États-Unis de l'accord, Téhéran est revenu à son tour sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.

 "Positions très proches" 

L'Iran affirme que son programme nucléaire n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie, et dément vouloir se doter de l'arme nucléaire.

En visite mardi à Téhéran, M. Lavrov a notamment discuté avec Abbas Araghchi de la situation au Proche-Orient.

L'Iran et la Russie étaient les deux principaux alliés en Syrie du président Bachar el-Assad, renversé en décembre par une coalition menée par le groupe islamiste sunnite radical Hay’at Tahrir al-Cham (HTC), ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda.

"Sur la Syrie, nous avons des positions très proches. Nous voulons que la paix et la sécurité, l'intégrité territoriale et la souveraineté nationale soient préservées", a affirmé Abbas Araghchi.

"En ce qui concerne les relations bilatérales (entre l'Iran et la Russie, NDLR), notre coopération économique progresse rapidement", a par ailleurs souligné le chef de la diplomatie iranienne.

Soumis à de lourdes sanctions internationales, la Russie et l'Iran ont opéré un rapprochement accéléré ces dernières années, en particulier depuis la guerre en Ukraine.

Les deux pays, qui historiquement ont longtemps entretenu des relations difficiles et se sont affrontés plusieurs fois militairement, multiplient les annonces de coopération dans la finance, le commerce des biens de consommation ou l'énergie.

En janvier, le président iranien Massoud Pezechkian a signé en Russie avec son homologue Vladimir Poutine un accord de partenariat stratégique qui renforce notamment la "coopération militaire" entre Moscou et Téhéran.

Par Payam DOOST MOHAMADI / AFP

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