Le président libanais, Joseph Aoun, s’est exprimé vendredi sur le programme de son mandat, lors de sa première interview télévisée, diffusée sur les plateformes du quotidien arabophone Asharq al-Awsat et sur la chaîne saoudienne Asharq News.

M. Aoun a insisté sur le fait qu'il “n'est plus permis à quiconque, à part l'État, de remplir le devoir national de protection du territoire et du peuple”, réaffirmant son engagement envers “la souveraineté, ce qui signifie que les décisions de guerre et de paix doivent exclusivement être entre les mains de l'État, et que l'armement doit être le monopole de l'État”.

Il a évoqué un consensus autour de la mise en œuvre de la résolution 1701, précisant que cela “n’est plus sujet à discussion”, tout en mettant en garde contre une application précipitée.

Dans ce cadre, il a indiqué que les Libanais étaient fatigués des guerres imposées par d'autres “et certains de nos amis en ont assez de nous”, soulignant que “le Liban mérite une réhabilitation politique et économique”. Il a appelé à ne pas conditionner la reconstruction et l'aide internationale à l’achèvement de toutes les réformes, prônant le principe “d'une étape pour une étape”.

Il a promis de dévoiler la vérité sur le dossier de l'explosion au port de Beyrouth et de punir les responsables, affirmant qu'“aucun individu, même s'il est mon frère, ne sera couvert”. Il a aussi promis de résoudre le problème des dépôts bancaires.

M. Aoun a aussi évoqué les relations extérieures du pays du Cèdre, affirmant qu'il s'efforcerait, lors de sa visite à Riyad, de “rectifier la relation pour le bien des deux pays”. Il a indiqué que “l'énorme effort saoudien” a mis fin au vide présidentiel au Liban, soulignant que son pays pourrait faire partie de “la Vision 2030 de l'Arabie Saoudite” lancée par le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane. Il a précisé que sa visite à Riyad la semaine prochaine serait une “visite de respect et de remerciement”.

Par ailleurs, il a souligné que la relation avec les États-Unis était “nécessaire”, tout en saluant “l'amitié” avec l'Iran, mais uniquement par l'intermédiaire de l'État “et non par un groupe de Libanais”. Il a mentionné son souhait d'établir des “relations égalitaires avec la Syrie, en évitant les erreurs du passé”, précisant que les priorités étaient le retour des réfugiés syriens ainsi que la délimitation et le contrôle des frontières.

 

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