
Le vice-gouverneur de la Banque du Liban, Wassim Mansouri, a précisé, mardi, que “ce qui est dit dans les médias concernant l’inscription du Liban sur la liste grise est exagéré”, assurant que “la situation n'est pas aussi grave” et qu’il avait mené “plusieurs visites gouvernementales réussies à ce sujet”. Il a expliqué que "l’inscription des pays sur cette liste est une procédure routinière de la part du Gafi (Groupe d'action financière) et plusieurs pays l'ont déjà traversée. “Nous discuterons de ces questions avec le nouveau gouvernement pour les présenter au Conseil des ministres”, a-t-il ajouté lors d’une rencontre avec l’Association des promoteurs de l’immobilier, présidée par Elie Saouma.
Il a également mentionné la stabilité du taux de change de la livre libanaise en contrôlant la masse monétaire en livres libanaises. Il a détaillé les quatre piliers nécessaires pour revitaliser l’économie: la transparence judiciaire, le remboursement des dépôts, la réactivation du secteur bancaire et les réformes administratives de l'État. Il a rappelé l’arrêt du financement de l'État par la Banque centrale, la nécessité de rétablir l'efficacité du secteur bancaire en transférant l’économie de l’argent liquide vers les banques et en réactivant la compensation des chèques, tout en distinguant les anciens comptes des nouveaux et en garantissant ces derniers. M. Mansouri a assuré que la Banque centrale avait mis en place des mécanismes pour protéger les nouveaux dépôts et que ces mécanismes étaient en cours de développement.
De son côté, Elie Saouma a indiqué que cette inscription entraînera un blocage accru et une détérioration de l'économie nationale, avec un exode des investissements et une grande difficulté, voire l’impossibilité, de financer des projets à l'avenir. Cela entraînera également une hausse des coûts de construction et, par conséquent, des prix des appartements.
Avant d’ajouter s’adressant à M. Mansouri: “C’est pour cela que nous avons décidé de vous soumettre un ensemble de propositions de réformes, parmi lesquelles: adopter des systèmes et des circulaires transparents et stricts en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, obliger les banques à mettre en place un programme, en fonction de la capacité de chaque établissement, pour rembourser les dépôts en dollars américains et autres devises étrangères, et commencer à leur restituer un pourcentage de ces dépôts dans des délais courts, par exemple 5%. Cela permettrait de relancer l’économie, tout en établissant un plan général à long terme.”
Il a, en outre, proposé de mettre en place une circulaire obligeant les banques à convertir les fonds en livres libanaises via la plateforme Sayrafa, sans plafond, pour permettre le paiement des impôts et des frais dus à l'État et aux institutions officielles par les commerçants de bâtiment, les individus et les entreprises.
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